Ratisbonne : les restes du fort romain dans le tissu urbain.

Le site de Regensburg a une importance stratégique évidente : c'est là que le Danube, qui courait dans un sens nord-est, infléchit son tracé vers le sud-est. C'est aussi à partir de là qu'il devient un fleuve important, plus facilement navigable.

Le premier fort fut établi en aval, en arrière du Danube, peut-être dès le règne de Claude, en tout cas sous Vespasien. Castra Regina, ou Regino, apparaît aussi bien sur l'"Itinéraire d'Antonin" que sur la table de Peutinger. Le camp fut refait en pierre date de la première moitié du IIe s. Il fut détruit, ainsi que son vicus, pendant les incursions des Marcomans en 170.

Le camp dont on a ici le plan fut celui construit par Marc Aurèle, qui était pensé comme un camp légionnaire, capable de loger 6000 hommes. Les dimensions sont donc sans commune mesure avec les camps vus précédemment : 540 x 450 m, soit 24 hectares. Il bordait le Danube sur son côté nord. Il subit cependant encore des destructions, en 278 et 288. Vers 357, la ville fut ravagée par les Juthunges. Le camp n'abritait plus qu'un millier d'hommes, massés dans la partie nord. Il y avait encore une petite garnison à l'époque de la Notitia Dignitatum (vers 420).

Notre séjour à Ratisbonne fut une passionnante chasse aux bouts de mur romain dans le tissu urbain.