Une vie après la mort ? C'est possible grâce à l'urne funéraire interactive. Mise au point par un génial inventeur Suisse, elle sera bientôt commercialisée via la société créée à cet effet et adéquatement baptisée Eternny.T (1). Aucun lien avec Ipernity, je vous rassure.
Le concept est simple : l'urne est dotée d'un écran LCD, d'un microprocesseur et d'un lecteur audio-video. Les messages (musiques, textes, vidéos et photos), enregistrés avant sa mort par le futur incinéré, seront diffusés sur l'écran à des dates préalablement établies et/ou lorsque le détecteur de présence signalera une activité autour de l'urne. Comme l'explique son concepteur, Jean-François Picaud-Laethier, « le concept ouvre des horizons insoupçonnés »...
On imagine, par exemple, les familles éplorées se réunissant autour de l'urne à chaque date anniversaire pour écouter le message d'outre-tombe du défunt. Où, plus fun, le mort animant lui-même sa « funeral party », tel un DJ fantôme, en jouant dans l'urne ses disques préférés après la cérémonie.
Tel ex-bon vivant choisira de délivrer une blague par jour à ses descendants, ou de leur chanter sa chanson préférée. Tel autre, soucieux de l'éducation de sa progéniture, délivrera un proverbe ou un conseil de vie basé sur sa longue expérience. Les plus rancuniers pourront continuer à harceler leur conjoint depuis l'éther (« T'es content(e) maintenant ? »). Ou les faire culpabiliser pour l'éternité (« Je t'avais pourtant demandé d'arrêter de fumer ! »)
Selon l'agence de communication chargée de populariser l'invention en France, l'urne interactive pourrait aussi intéresser les propriétaires d'animaux domestiques désirant garder par-devers eux un souvenir « vivant » de leur fidèle compagnon disparu. À défaut de messages, ils pourront enregistrer leurs aboiements ou miaulements et se les faire diffuser à l'heure de la promenade.
Tout cela, pour la modique somme de 1 300 euros le modèle de base de la taille d'un livre (idéal pour la bibliothèque ou le dessus de cheminée), et 2 000 euros pour les modèles design ou signés par des artistes que le concept et la personnalité du défunt ne manqueront pas d'inspirer.
Reste que l'invention pose des questions éthiques et pratiques. Quel membre de la famille gardera le précieux objet ? Faudra-t-il organiser des tours de garde autour de l'urne pour ne rien rater des messages post mortem du cher disparu ? Prévoir un système d'alerte par SMS pour convoquer le conseil de famille à l'approche d'une communication ?
(1) www.eternnyt.com
Sign-in to write a comment.