États-Unis, années 70. Jack (Matt Dillon) est un tueur en série qui considère chaque meurtre comme une œuvre d’art. Alors que l’ultime et inévitable intervention de la police ne cesse de se rapprocher , il décide - contrairement à toute logique - de prendre de plus en plus de risques...

Depuis ses débuts, Lars von Trier alterne œuvres fortes, bizarreries conceptuelles et provocations ineptes. The House That Jack Built fait clairement partie de la troisième catégorie. Le film décrit, avec un luxe de détails atroces, les crimes d’un tueur en série joué par Matt Dillon, dont il faut saluer l’abnégation. Femmes humiliées, violentées et dépecées au couteau, enfants abattus au fusil de chasse devant leur mère puis empaillés, hommes séquestrés dans un frigo pour participer à une expérience nazie... Rien ne sera épargné au malheureux spectateur de cette farce nauséabonde longue comme un jour sans pain (2h35). Les scènes de boucheries sont entrecoupées de discours, de documents pseudo-scientifiques et d’images d’archives d’Hitler (qualifié d’»icône») ou de Buchenwald (associé à « l’art extravagant »), censées illustrer «la beauté du mal» et , peut-être, justifier les parties les plus déviantes de la filmographie de l’auteur. Dans un des rares traits d’humour du film, Jack, arrivé en enfer, apprend que sa destination n’est pas le dernier cercle mais « deux étages plus haut». On se demande alors ce qu’il faut avoir commis comme atrocité pour mériter le dernier cercle. Peut-être des films aussi mauvais que celui-là ?