
Annoncé comme un film d’horreur à la Prédateurs (le film de vampires de Tony Scott avec Catherine Deneuve et David Bowie) The Neon Demon ne l’est que fugitivement. NWR se désintéresse très vite de l’histoire et même du genre, pour produire tout à fait autre chose. Mais quoi? Le film ne ressemble à rien de connu.Scénographie avec la rigueur d’un shooting de mode dans les cadres, la déco, les couleurs et les éclairages, il ressemble à un clip de deux heures sur Elle Fanning photographiée par David Lachapelle.Si tu n’aimes pas cette actrice, passe ton chemin : The Neon Demon, c’est trop d’Elle pour toi!
Pourtant, malgré son apparente vacuité, le film finit par faire son chemin dans le cortex du spectateur. Quelques heures après être sorti de la salle en se disant « C’est beau, mais il n’y a rien dedans », on est amené à réviser son jugement. Violente satyre de l’univers de la mode, dans lequel seule compte l’apparence et la jeunesse, le film est parfaitement raccord avec son sujet et bien plus profond qu’il n’y parait. Comme Drive, Los Angeles (ici plus particulièrement Hollywood) est un des personnages principaux et la musique de Cliff Martinez y est centrale. À la marge, il fonctionne aussi comme un catalogue d’influences du réalisateur.De David Lynch (Mulholland Drive) à Brian de Palma (Body Double), en passant par Mankievicz (Eve), les cinéphiles un peu attentifs y reconnaîtront les films qui ont nourri la cinéphagie dévorante de Nicolas Winding Refn.
Au final, non seulement c’est un des films de Cannes qu’on aura le plus envie de revoir en salles, mais si on était juré, c’est à lui qu’on donnerait évidemment le Prix de la mise en scène.
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