Le 18 septembre 1970, Jimi Hendrix était découvert mort dans sa chambre du Samarkand Hotel , dans le quartier de Notting Hill à Londres. Le médecin légiste appelé sur les lieux diagnostiquera une intoxication aux barbituriques (secobarbital), suivie d'un étouffement suite à des vomissements. Ainsi s'éteignait, peu glorieusement, le génie de la guitare électrique, qui, en trois ans et quatre albums, avait révolutionné la pratique de l'instrument et élargi le champ de conscience du rock.

Quarante ans plus tard, non seulement son héritage est toujours vivant, mais sa musique l'est aussi et son œuvre transcende les frontières étroites du rock pour déborder sur toute la pop culture. Les images d'Hendrix brulant sa guitare sur la scène de Monterey, ou celles de Woodstock où il revisite au petit matin l'hymne national américain dans un déluge de larsens, sont aussi célèbres que la Marilyn de Warhol ou que le Guernica de Picasso (1). Ses albums font parti des classiques de la musique contemporaine au même titre que ceux de Miles Davis ou de John Cage. Et on continue d'exhumer des pépites des centaines d'heures d'enregistrements que le guitariste a laissé derrière lui, dans le studio d'Electric Ladyland qu'il s'était fait aménager dans un ancien club du quartier de Greenwich Village à New York.



Du lourd
Aprés des années de pillage éhonté, la signature, l'an dernier, d'un accord de distribution entre Experience Hendrix (la société fondée par la famille Hendrix pour gérer son patrimoine ) et Sony Music, a enfin permis d' exploiter ces enregistrements avec le respect du au musicien génial qu'était Hendrix. Après la parution de Valleys of Neptune et First Rays of the New Rising Sun, deux albums qui s'efforcent de mettre en ordre les tout derniers enregistrement du maitre en collant au mieux aux nouvelles directions que prenait sa musique, Sony Legacy s'apprête à mettre sur le marché, pour le 40 e anniversaire de sa mort, un coffret de 4 CD + 1 dvd (2) parcourant l'ensemble de sa carrière, de ses débuts de simple accompagnateur dans le circuit rhythm'n'blues, à sa mort prematurée en 1970. Une soixantaine de titres, pour la plupart inédits, introuvables ou connus des seuls spécialistes, qui forment une somme quasi testamentaire. Même Yazid Manou LE spécialiste français d'Hendrix, auquel un livre vient d'être consacré (3), reconnait que " C'est du lourd!" . " La chronologie des enregistrements est intéressante, explique-t-il, avec des prises alternatives inédites de morceaux que nous connaissons tous, de vrais inédits comme le "Tears of Rage" de Dylan récemment mis aux enchères (et manifestement acquis par la famille) et d'autres difficilement trouvables. A l'écoute de ces morceaux, je peux assurer que les fans vont être aux anges". Aux anges, avec Jimi ...





(1) Une exposition de photos d'Hendrix se tient jusqu'au 16 décembre à la galerie Renoma rue de la Pompe à Paris 16e
(2) West Coast Seattle Boy ( sortie le 15 novembre)
(3) Blues for Jimi (éd. le Castor Astral)