Pas de rentrée littéraire sans un nouveau Amélie Nothomb. Avec une régularité de métronome, la rock star de la littérature francophone d’expression Belge dépose dans les rayons de septembre un nouvel opus qui se vend aussi vite qu’il s’oublie. « Une forme de vie », le dernier en date, ne déroge pas à la règle. L’auteur y raconte sa correspondance fictive avec un soldat américain en Irak, Melvin Mapple. Particularité du héros : en plus d’être un fan de l’auteur, il est obèse.
Toujours serviable, Nothomb, qui se flatte de répondre scrupuleusement au courrier de ses fans, l’encourage à faire de son handicap une expression de sa rébellion, voire une forme d’art. Du « body art » contre la guerre?L’idée paraît excellente à Melvin, qui va donc redoubler de goinfrerie pour la bonne cause. Inexplicablement attirée par son correspondant et prise de remords, l’auteur décidera de partir à sa rencontre...
Le roman se lit sans effort particulier, mais sans grand intérêt non plus. Sauf à être obèse ou écrivain Belge passionné de correspondance, on voit mal qui cette histoire pourra réellement toucher. Mais Amélie, qui a décidément réponse a tout, a déjà répondu par avance à la question qu’on pourrait lui poser, sur l’utilité de ses romans en général, et de celui-là en particulier.
Dans une de ses lettres, Melvin, auquel elle a envoyé ses livres, lui demande : « Chère Amélie Nothomb, merci pour vos romans. Vous voulez que j’en fasse quoi? « Cher Melvin, répond-t-elle, je ne sais pas. Peut-être rééquilibrer un meuble ou surélever une chaise. ».On voit par là que l’écrivain(e) peut-être de bon conseil.

«Une forme de vie» par Amélie Nothomb (Albin Michel), 168 p, 15,90e