Avec la sortie du beau film de Joann Sfar (Gainsbourg, vie héroïque) et de la copieuse BO qui l’accompagne (double CD Polydor 43 titres), la question de l’héritage musical du créateur de « La Javanaise » et du « Poinçonneur des Lilas » se pose avec une nouvelle acuité, presque vingt ans après sa mort.
Joann Sfar se l’est posée en imaginant ce que pourrait être la bande originale de son film : « Pour moi, Gainsbourg n’a pas vraiment de successeur, confie-t-il. J’en suis toujours aussi orphelin que de Reiser pour le dessin. Pourtant, je ne voulais pas utiliser les chansons originales, afin de garder dans la BO la même distance que dans la mise en scène. J’ai donc insisté pour que les acteurs et les actrices chantent eux-mêmes les chansons et j’ai demandé aux musiciens de nouveaux arrangements. Du coup, ça sonne plus actuel et j’espère que ça permettra aux plus jeunes spectateurs du film de redécouvrir la musique de Gainsbourg ».
Le premier CD, sur lequel s’illustrent particulièrement Dionysos et le groupe Zone Libre de Serge Teyssot-Gay, est particulièrement intéressant, avec des reprises assez réussies de « Nazi Rock » (Eric Elmosnino + Dionysos), « Qui est in qui est out » (Jeanne Cherhal + Emily Loizeau), « Baby Pop » (Sara Forestier), « L’Hôtel Particulier » (Elmosnino + Serge Teyssot Gay & Zone Libre), « Bonnie and Clyde » (Elmosnino + Laetitia Casta) et « Comic Strip » (Elmosnino + Laetitia Casta). Si le sommet musical du film est l’enregistrement de « La Marseillaise Reggae » en Jamaïque, celui du disque est incontestablement « L’Hôtel Particulier » avec un riff de guitare de Serge Teyssot-Gay digne de la furia Noir Désir. Le second CD constitue la véritable bande-son du film et est nettement plus dispensable, malgré la présence de Gonzales au piano.
Exportable
Les jeunes générations n’ont heureusement pas attendu le film et sa BOpour apprécier la musique de Gainsbourg, qui bénéficie toujours d’une excellente côte, que ce soit pour ses chansons réalistes de début de carrière, pour les albums reggae où pour le génial et insurpassable « Melody Nelson ». Seules les chansons discoïdes de fin de carrière, au son très marqué eighties (« Love on the beat »), ont plus mal vieilli.
Comme le fait remarquer Joann Sfar, Gainsbourg est le seul chanteur français véritablement reconnu à l’étranger. On connaît la passion que nourrit particulièrement Beck pour l’œuvre de Gainsbourg, qui l’a conduit à enregistrer un disque avec sa fille Charlotte (« IRM »). Mais des gens aussi différents que Tricky, Michael Stipe, Marianne Faithfull, Jarvis Cocker, Cat Power, Portishead, Placebo, The Rakes, The Kills ou Franz Ferdinand ont repris et adapté des chansons signées Gainsbourg. On peut les retrouver sur l’excellente compilation « Monsieur Gainsbourg » parue en 2006 chez Barclay.
En France, l’héritier le plus direct semble être Benjamin Biolay : même soin accordé aux textes et aux arrangements (de cordes, notamment), même diction, même dandysme assumé.Il ne lui manque que le génie, en somme. Cela n’empêche pas son dernier album (« La Superbe »), paru en fin d’année, d’être déjà considéré, comme son « Melody Nelson » à lui.
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Gainsbourg, l'héritage musical
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