À quelques jours des César et des Oscars, le festival Telerama, qui se déroule dans toute la France jusqu’à mercredi (1) est une excellente occasion de se remettre en mémoire les meilleurs films de 2009 et de faire quelques utiles séances de rattrapage...
La sélection compte quinze films français et étrangers qui constituent effectivement le meilleur de ce que le cinéma mondial a produit l’an dernier. Six d’entre eux étaient d’ailleurs en compétition officielle à cannes et quatre figurent au palmarès.
À commencer par la Palme d’or 2009, Le Ruban Blanc de Michael Haneke, qui s’impose avec le recul comme l’une des « grandes palmes » historiques du Festival. Une œuvre indémodable, destinée à devenir un grand classique du cinéma.
Idem pour Le Prophète de Jacques Audiard qui sera, à n’en pas douter, le grand favori des César, avec de multiples nominations et un prix du meilleur espoir masculin presque assuré pour le jeune Tahar Rahim, déjà distingué à Cannes.
Les Herbes Folles d’Alain Resnais devrait également figurer dans la liste des César. Le film a divisé la critique et les spectateurs, mais Alain Resnais est l’un des derniers grands du cinéma français... Avec Alain Cavalier dont le petit « home movie », Irène, tourné au caméscope numérique, a bouleversé ceux qui ont eu la chance de le voir.
Welcome de Philippe Lioret est l’un des films français qui a le plus fait parler de lui en 2009, autant pour la qualité de la réalisation et de l’interprétation (formidable Vincent Lindon) que pour son contenu sociétal (on y a découvert le délit d’aide à personne en situation irrégulière). Ce pourrait être l’outsider des César.
Plus léger, Non ma fille tu n’iras pas danser de Christophe Honoré vaut surtout pour l’interprétation de Chiara Mastroiani en jeune femme irrésolue. Enfin, le très beau Adieu Gary de Nassim Amaouche (avec Jean Pierre Bacri) illustre ce que le cinéma français sait faire de mieux dans la veine réaliste et sociale.

Oubliés
Hollywood est bien représenté avec L’Étrange histoire de Benjamin Button de David Fincher et les Inglourious Basterds de Quentin Tarantino. On pourra néanmoins leur préférer les plus auteuristes Whatever Works (un Woody Allen « vintage ») ou Harvey Milk (Gus Van Sant/Sean Penn), voire les grands oubliés de la sélection : Good Morning England et Slumdog Millionaire, probablement les deux films qui m'ont procuré le plus de plaisir et de jubilation en 2009.
Mary et Max (Adam Elliot) est le seul film d’animation retenu pour une année qui en fut particulièrement prodigue. C’est un bon choix, même si Là-Haut présenté en ouverture du festival de Cannes a plus marqué les esprits.
Vincere de Marco Bellocchio replace à nouveau le cinéma italien au premier plan. On ne peut que s’en réjouir et inciter ceux qui ne l’ont pas vu à profiter de l’occasion pour découvrir ce grand film opératique (et historique) sur un amour caché de Mussolini.
Je serai plus réservé sur Le Temps qu’il reste d’Elia Suleiman qui a déçu à Cannes et auquel je préférerai toujours le précédent (Intervention Divine).
Enfin, lorsqu’on aura tout oublié des films de 2009, il nous restera encore quelque chose du magnifique Still Walking du japonais Kore-Eda Hirokazu. Une merveille de délicatesse sur le deuil et la famille, qui est sans doute le plus beau film vu l’an dernier.


(1) 195 salles participantes dont l’Espace Magnan et le Rialto à Nice, Le Royal à Toulon ( 3 euros la séance avec le Pass Telerama, 5 euros sans).