« Encore heureux qu’il ait fait beau », chanteraient Les Frères Jacques s’ils étaient critiques de cinéma à Deauville. Car question films, on ne peut pas dire que la sélection du 35 e Festival du cinéma américain ait été jusqu’ici à la hauteur de sa réputation.
Après une ouverture calamiteuse, avec Hors du temps (fable fantastico-romantique à la Marc Levy/Guillaume Musso) et le gentillet Julie et Julia, qui n’avait d’autre intérêt que de permettre à Deauville de recevoir l’une des rares stars de l’édition (Meryl Streep) , les séries B se sont enchainées à un rythme soutenu, donnant une assez piètre image du cinéma indépendant US que le festival se targue de défendre.
La compétition s’est ouverte lundi avec Cold Souls, une histoire d’échange d’âmes dont Woody Allen ou Michel Gondry aurait peut-être tiré quelque chose, mais dont la réalisatrice d’origine française Sophie Barthes n’a visiblement pas su trop quoi faire. Idem pour Harrison Montgomery, de Daniel Davila, insipide portrait d’un petit dealer sauvé par l’amitié qui le lie à une petite fille de son immeuble. Hors compétition, Personal Effects de David Hollander , malgré un casting affriolant ( Michelle Pfeiffer et Ashton Kucher en couple, c'est Demi qui doit être jalouse!) et Like Dandelion Dust avec Mira Sorvino, mélo férocement lacrymal sur l’adoption, ne relèvent guère le niveau.
Finalement , hormis District 9 , géniale série B de SF, dans laquelle un peuple de boat peoples de l’espace atterrit en Afrique du sud (mauvaise pioche !) , deux comédies romantiques plutôt réussies (500 jours ensemble et Orson Welles et moi) et Hôtel Woodstock (déjà vu à Cannes), tous présentés hors compétition, ce que l’on a vu de plus intéressant à mi festival, ce sont les documentaires : September Issue sur Anna Wintour la directrice du Vogue américain qui a inspiré le film Le diable s’habille en Prada (sortie le 16 septembre) , When you’re Strange, qui retrace la carrière des Doors à travers des documents d’archives (sur un texte lu par Johnny Depp) , Facing Ali , dans lequel ses anciens adversaires parlent du boxeur Mohamed Ali et La baie de la honte sur l’extermination des dauphins au Japon, que Luc Besson est venu défendre en personne. Hollywood serait-il en panne de fictions ?
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