Soyons sérieux deux minutes: certes le «King» est mort, mais ça ne date
pas d’hier.C’était en 1977 et il s’appelait Elvis Presley. Plus de trente
ans après sa mort, sa musique et son image sont toujours trés présentes,
de nouvelles générations les redécouvrent sans cesse et s’y identifient
toujours.

Qui, en 2040, écoutera encore la musique de Michael Jackson et/ou voudra
s’inspirer de sa personnalité ? Aujourd’hui déjà, passer «Billie Jean»
n’est concevable que dans une soirée rétro «années 80» et «Thriller»
n’est que la BO d’un clip à X millions de dollars signé John Landis.
Ne parlons même pas de son look de Charlot Manga, illustratif pour la
postérité du pire des années 80...

La contribution artistique majeure de
l’auto proclamé «King of Pop» au XXe siècle se limite au Moonwalk: un
pas de danse de rue, exécuté en socquettes blanches, noeud papillon et
pantalon feu de plancher ...

Le Michael Jackson dont on parle ici était, certes, un excellent danseur,
mais pas un musicien génial. Son véritable héritage musical s’arrête aux
Jackson Five, dignes représentants de la Motown, où se fabriqua la
meilleure musique noire américaine des années 50-60. Michael avait quinze
ans lorsque l’aventure musicale familiale s’est terminée. Sa carrière solo
se limite ensuite à un bon album de musique noire, «Off the wall» et au
monstre «Thriller», chef-d’œuvre marketting des années MTV, dont on se
souvient s’être vu offrir un exemplaire dans un magasin de meubles, avec
un canapé ou une cuisine. Le reste n'a, avouons-le, pas beaucoup d'
intérêt.

Ce que l’on pleure aujourd’hui, c’est moins la mort d’un artiste , que
celle du plus gros vendeur de disques des années-fric. Une époque déjà
morte et enterrée bien avant le début de la crise, pour cause de
téléchargement pirate. Plus personne ne vendra jamais autant de disques,
pour la bonne et simple raison que plus personne n’en achète.

Enfin, sans évoquer les frasques, sexuelles, familiales et chirurgicales, de celui que les tabloids anglais n’appelaient plus depuis longtemps que «Wacko Jacko» («Jacko le Barjot»), que penser de l’héritage intellectuel d’un artiste qui voulait à toute force devenir blanc, alors que l’Amérique vient d’élire son premier président noir?
La vérité c'est que Michael Jackson était déjà mort depuis longtemps et qu'on ne s’en était même pas aperçu.