Après une année « de transition », marquée par un nombre inhabituel de premiers films et de jeunes réalisateurs, le 62e Festival de Cannes qui se déroulera du 13 au 24 mai prochains, marquera le retour d'un certain nombre de « vieux habitués » de la Croisette, dont Pedro Almodovar, Ken Loach, Marco Bellocchio, Lars Von Trier et Quentin Tarantino. On y reverra même le vétéran de la Nouvelle vague, Alain Resnais, qui n'était plus venu depuis Mon oncle d'Amérique. « Les vieux singes vont encore faire de belles grimaces » a annoncé Thierry Fremeaux, le délégué général du Festival en dévoilant à Paris la sélection officielle de Cannes 2009. Elle comprend 52 longs métrages venant de 32 pays différents mais vingt seulement seront en compétition : « Malgré la boulimie qui nous tente toujours le Festival se doit de rester sélectif » a expliqué le sélectionneur en chef, Thierry Fremeaux. La liste des « lauréats » n'a cependant n'a pas surpris, la plupart des films retenus en compétition faisait partie des favoris de toutes les listes de pronostics . Les autres ont été savamment dispatchés dans les séances spéciales, séances de minuit et autres hors compétition.
La sélection française était particulièrement ardue cette année, avec un nombre inusité d'impétrants. Quatre films ont finalement trouvé leur place en compétition : ceux de Jacques Audiard, Xavier Giannolli, Gaspar Noe et Alain Resnais.
Jan Kounen fera la clôture avec Coco Chanel & Igor Stravinsky (HC), Robert Guédiguian (L'armée du crime) et Marina de Van (Ne te retourne pas) devront se contenter du hors compétition et d'une séance de minuit. Ces deux films, notamment celui de Marina de Van, dans lequel Monica Bellucci se transforme en Sophie Marceau, sont néanmoins assurés de faire l'événement sur la Croisette grâce à leur casting de luxe.
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Autres événements attendus de Cannes 2009: la montée des marches d'Inglorious Basterds, le film de Quentin Tarantino avec Brad Pitt, Samuel L Jackson et Diane Kruger, celle de L'imaginarium du docteur Parnassus de Terry Gilliam qui réunit Jude Law et Johnny Depp, Eric Cantona dans le film de Ken Loach (Looking for Eric), Johnny Hallyday chez Johnny To (Vengeance), le retour de Park Chan-wook qui avait fait trembler la Croisette avec Old Boy et revient avec un film de vampires.
Choc attendu également avec Gaspar Noe, qui avait révulsé les festivaliers avec Irreversible et revient avec un film tourné en anglais au Japon. L'imprévisible Lars Von Trier présentera, quant à lui, Antichrist avec Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe. Les premières images qui circulent sur le Net sont effrayantes...
Au chapitre des curiosités cinéphiliques de l'édition, signalons encore le retour de Sam Remi (Spiderman) au film d'horreur avec Jusqu'en enfer (séance de minuit), un petit film « familial de Michel Gondry » (L'épine dans le cœur en séance spéciale), le journal intime d'Alain Cavalier tourné au camescope numérique (Irene), le film d'Ang Lee sur Woodstock et celui du Taïwanais Tsai Ming-liang (Visages), qui réunit Jean Pierre Leaud, Fanny Ardant, Jeanne Moreau autour de Laeticia Casta dans un hommage à Truffaut et à la Nouvelle Vague.
Sinon, la surprise (et la déception) viennent surtout des absents, pour la plupart américains : Michael Moore, Francis Ford Coppola, Steven Soderbergh, les frères Coen, Jim Jarmush, Richard Kelly, Lee Daniels, Todd Solondz, dont les films étaient annoncés « prêts pour Cannes » mais n'y viendront pas.
Interrogé sur la participation minimale des grands studios à cette édition (un seul film en compétition, c'est rare), Thierry Fremeaux n'a pas voulu y voir un effet de la crise, mais plutôt le contrecoup de la grève des scénaristes. On s'attend pourtant à une baisse sensible du nombre de festivaliers et à des fêtes moins nombreuses et moins somptuaires que lors des éditions précédentes. « Cannes n'ignorera pas que le monde est en crise » a conclu le délégué général.
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