Avec mille participants en moins par rapport à l'édition précédente et 3 000 M² de stands qui n'ont pas trouvé preneurs, le marché mondial de l'immobilier (MIPIM), qui s'est ouvert aujourd'hui à Cannes, subit de plein fouet les effets de la crise. Dix-huit à vingt mille professionnels de l'immobilier sont tout de même venus de 80 pays pour trouver, sinon des solutions, du moins des raisons d'espérer en un avenir meilleur. Dans ce contexte, le plan d'investissement de 20 milliards d'euros, présenté en ouverture du salon par la ville de Sotchi (Russie), pour l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver 2014, avait de quoi mettre du baume au cœur des participants, qui se sont bousculés pour assister à la présentation...
C'est le vice-président du gouvernement Russe en personne, Dmitry Kozak, qui a dressé les grandes lignes du projet, assurant les investisseurs Russes et étrangers présents dans la salle, que le gouvernement russe leur offrirait les conditions les plus favorables : « Les obstacles bureaucratiques n'existeront pas pour ceux qui investiront sur les sites olympiques » a-t-il promis en leur faisant miroiter «Une occasion unique d'entrer facilement sur le marché Russe».

Tokyo et Nice aussi
C'est que le temps presse. A cinq ans des Jeux, seuls 100 millions d'investissements privés, sur les dix milliards prévus, ont été réalisés. Tout est à construire, à commencer par les voies de communication et les centrales électriques. Le plan présenté à Cannes prévoit 6 900 chambres d'hôtels 3, 4 et 5 étoiles pour un peu moins de 800 millions de dollars, deux centrales thermiques (1,8 milliard de dollars), trois patinoires (578M$), un complexe touristique de montagne (791 M$) et un village olympique (606 M$)...
Des projets « clés en main », sur lesquels Dmitry Kozak garantit, au nom du gouvernement Russe, un retour sur investissement rapide. Sotchi et sa région ambitionnent, en effet, de concurrencer, après les Jeux, la Côte d'Azur comme destination touristique, en attirant plus de 7 millions de visiteurs par an.
Les Russes ne sont pas les seuls à voir dans l'organisation des Jeux Olympiques un remède anti-crise. La ville de Tokyo, candidate aux jeux 2016, présente au Mipim un projet sur dix ans destiné à la transformer en ville olympique « verte». Et le député maire de Nice, Christian Estrosi, détaillera aujourd'hui les grands projets de développement de la ville, parmi lesquels figure évidemment l'organisation des JO d'hiver 2018.
L'immobilier serait-il en passe de devenir un sport olympique ?