Murray Head est de retour. Dans la foulée d’un premier album intégralement en français (« Rien n’est écrit » paru au mois de juin dernier), le chanteur anglais, rendu célèbre en 1975 par le tube « Say it aint’ so », s’est réinstallé en France, près de Biarritz, et a entamé une tournée qui passe ce soir par le Palais de la Méditerranée à Nice. On y a retrouvé avec plaisir et nostalgie le chanteur au timbre voilé et à la personnalité attachante, toujours actif et passionné...

Comment survit-on à un tube comme « Say it ain’t so »?
On se met à genoux et on remercie sa muse tous les matins! (rires).34ans après, les gens viennent me raconter qu’ils draguaient les filles dessus et qu’ils ont conçu un de leurs enfants en l’écoutant.Et moi, je ne sais toujours pas si je dois en rire ou en pleurer.En France, tout le monde a cru que c’était une chanson d’amour alors que c’était une chanson de colère et de déception. « Dis-moi que ce n’est pas vrai », on fait quand même plus romantique comme déclaration, non?

Vous avez toujours évolué entre musique et cinéma.Impossible de choisir?
Pour moi c’est la même chose. Je m’en remets au destin et il fait généralement bien les choses.L’an dernier, je cherchais à me réinstaller en France.Je venais de trouver une maison dans le Béarn et on m’appelle pour me proposer de jouer dans un film qui se tourne justement dans la région! Après ça, j’enregistre une chanson en français pour le générique d’une série TV anglaise rachetée par France 3 et on me propose de faire tout un album. Cela faisait un siècle que j’attendais ça, mais ma maison de disques ne voulait jamais. Aujourd’hui, le business de la musique est dans un tel bordel que, curieusement, ce qui était impossible devient possible.

Faut-il s’en réjouir?
Pas forcément. La musique gratuite sur internet a dévalorisé le travail des artistes.On a déjà perdu une génération de musiciens comme ça.La scène reste notre dernier bastion.C’est aussi pour ça que j’y retourne.J’essaie d’expliquer aux gens que je ne suis pas là juste pour la nostalgie, mais pour entretenir la flamme.Les temps redeviennent durs.On va encore avoir besoin de protest-songs.