Quand Tommy Hilfiger ouvre une boutique, il ne fait pas les choses à moitié. Le styliste américain est venu à Cannes pour l'inauguration de son nouveau « flagship store » rue d'Antibes et nul n'était censé l'ignorer. Après l'inauguration, 500 invités ont rejoint le Palm Beach pour une soirée VIP au cours de laquelle ils ont pu assister à un concert de Keziah Jones, du jeune groupe de rock français (comme son nom ne l'indique pas) Second Sex, du duo House de Racket et des Vice Présidents, duo de DJ parisiens composé de l'ancien redac' chef de Playboy France et de l'écrivain mondain multicartes Frederic Beigbeder.
Habitué de la Côte d'Azur, où il passe tous ses étés depuis 30 ans et où il a rencontré sa fiancée, le mannequin monégasque Dee Ocleppo, Tommy Hillfiger a construit l'image internationale de la marque de vêtements qui porte son nom en grande partie grâce au soutien de ses amis du show-biz et de la jetset. David Bowie, Bruce Springsteen, Snoop Dogg, Lenny Kravitz, Beyoncée et Leonardo diCaprio font ainsi partie de ses aficionados déclarés. Le groupe a même sponsorisé la dernière tournée des Rolling Stones.
1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires
« Quand j'ai commencé à Elmira (Etat de New York NDLR), en 1969, à l'âge de 18 ans, avec 150 dollars en poches et une vingtaine de jeans que j'avais personnalisés, je rêvais que mes idoles de la musique et du cinéma les portent un jour, se souvient Hilfiger. C'est en pensant à eux que je les avais dessinés. C'est pour cela que j'ai toujours souhaité que l'image de la marque reste associée à ce monde-là ».
Une stratégie qui a plutôt bien réussi au groupe Hilfiger. La société emploie près de 6 000 personnes dans le monde et a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires d' 1,5 milliard d'euros. Le « flagship » cannois vient ainsi s'ajouter aux 1 050 boutiques qu'Hilfiger possède en propre dans le monde et aux 5 000 autres dans lesquelles ses différentes lignes (homme, femme, enfant, jean, prêt à porter, sportswear, ski, voile, golf...) sont distribuées.
Engagé dans une stratégie de fort développement en Europe (après Cannes, Hilfiger s'est envolé pour Dublin où il inaugurait un autre « flagship » de 4 millions d'euros à Dublin), le styliste ne semble pas se soucier des effets de la crise sur sa clientèle « upper-middle class » : « Les gens doivent s'habiller de toute façon et ils restent sensibles à la mode. Si nous leur donnons la meilleure qualité au meilleur prix, il n'y a pas de raisons pour qu'ils ne le fassent pas chez nous plutôt que chez la concurrence ». CQFD