Il suffit parfois de peu de choses pour mettre à mal la réalité de tous les jours. Cette réalité que nous nous sommes fabriqués à l'aide de supports matériels, d'emplois du temps et autres subterfuges.

Des routines salutaires qui, souvent, nous rassurent et nous emprisonnent, malgré nous, dans un quotidien feutré et édulcoré.

Il suffit, alors, de peu de choses. Arrêter la télévision, toutes ces machines et éteindre maladroitement la lumière de la pièce où on est … et on se trouve alors plongé, seul, dans le noir et l'obscurité.

La lumière s'est éteint et la réalité, la dure réalité s'impose alors à nous, les masques tombent et laissent apparaître nos cicatrices et nos douleurs profondes.

C'est la vie, la vie d'une personne solitaire qui doit accepter sa misère sentimentale et sociale.
Celle d'un amour fusionnel qui laisse pourtant la place à un divorce cruel et non-préparé.
C'est aussi celle d'un mariage, des enfants qui grandissent trop vite et qui partent déjà.


Ces moments de vérité qui se rappellent, alors, à nous quand on n'y prend pas garde, quand on ose lâcher prise, même quelques minutes, notre contrôle sur nous-même.

Quand notre distraction nous laisse la possibilité de lever le voile et ôter ce décor que l'on s'est imposé, ces environnements matériels ou spirituels qui nous ont, souvent, permis de rester digne et debout face aux évènements et aux tempêtes.

Ce petit moment de solitude et d'effondrement peut être alors ressenti comme cruel et effrayant.
Pendant un instant, un instant seulement avant de rallumer la lumière et essayer alors de reprendre pied dans son quotidien ...



Septembre 2012