Un été comme les autres. Un été maussade et quelques fois ensoleillé dans la moitié nord de la France. Un été à accepter et puis laisser passer à attendre l'arrivée de l'automne et de la rentrée. Avoir, enfin, de bonnes raisons pour ne plus assumer devoir rester chez soi enfermée dans mon appartement.

Sortir. Oui, je vais aller sortir, prendre l'air, marcher un peu pour me changer les idées. La rue est triste et si déserte dans mon quartier. Je risque vraiment pas de me faire écraser. Personne à l'horizon et à qui parler. La belle saison chez nous n'est qu'un mauvais moment à passer.

Hier, j'ai reçu un coup de téléphone mais je n'ai pas eu le temps de décrocher. De toute façon, j'étais occupé, des trucs à faire, des rangements, toutes ces petites choses que l'on se promet de faire quand on a un peu de temps devant soi. Le ménage, je l'ai déjà fais. J'ai aussi vérifié un peu partout à savoir où je pouvais passer un dernier coup de chiffon. Occupée je vous dis …

Pourtant, ces jours-ci, je me sent si seule. Pourquoi ? Oui, pourquoi on ne vient pas me voir ? Pas de cartes postales ni de sms (je m'y suis mis l'année dernière) pour me demander de mes nouvelles, rien pour me rassurer et me redonner confiance en la vie alors que les journées sont si longues. Non, rien de tout ça ou si peu ... ce fameux coup de téléphone que je regrette déjà d'avoir raté. Oui, et pourtant, malgré moi, je me suis demandée, il y a quelques temps déjà, si j'avais ou non moi de vraies amies et des personnes à qui me fier, me confier et demander une aide ponctuelle ou alors venir moi-même les aider et les soutenir. Oui. Combien ?

Bon, c'est vrai, je sais bien que beaucoup de mes copines ne sont pas là, pas présentes parce qu'elles sont parties voir leurs enfants ou parce qu'elles ont acceptés, pour quelques semaines, de s'occuper mais aussi profiter de leurs chers bouts de choux. Je les comprend et, même, je les envie …

Pourtant, maintenant que j'y pense, si moi, demain, on me demandait de laisser de côté mes occupations pour venir aider quelqu'un. Si on me demandait de prendre sa voiture, faire des kilomètres pour aller à son secours, la voir, la soutenir et l'aider à trouver une solution à ses problèmes … Oui, un coup de téléphone, un sms et là, d'un coup, tout laisser tomber pour voler à son secours et, sans explications, faire des frais, des dépenses sans qu'elle ait à devoir se justifier parce que, parce que c'est mon amie … Je ne sais pas ce que je ferais tout simplement parce que, parce que je ne l'ai jamais vraiment fait …

L'amitié est dit-on sacré et il faut savoir lui donner une place respectable. On nous dit qu'l ne faut pas être égocentrique, ni penser pas qu'à soi, à ses petits problèmes, ses petites occupations et à sa petite vie. C'est vrai mais, pourtant, l'amitié ne fait pas tout. On ne sait pas vraiment si elle est réciproque ou opportuniste ni si lui, ou elle, serait aussi venu(e) me voir comme ça d'un coup … hein ? ... Je ne sais pas pas, je ne sais plus.

Tiens ... le téléphone sonne ! ... et moi je suis là, assise sur ma chaise, à me demander si je dois ou non y répondre …


Septembre 2012