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La sirène du bâtiment vient de sonner. Il est l'heure, pour moi, de partir et de retrouver mon petit chez moi … jusqu'à demain ...

Une journée de labeur vient de se terminer et elle n'a pas été de tout repos. Ici, nos dirigeants, avec leur regard noir, passent la plupart de leurs temps à nous surveiller ou à nous crier dessus.

Il est pas étonnant alors que mes camarades et moi, on n'est pas à l'aise au boulot. Je vois bien que les regards sont tristes. On n'est pas heureux c'est sûr. Pas heureux d'être là, d'être de pauvres bougres alités à nos tâches quotidiennes.

Le matin, après avoir pointé présent, j'ai pris comme une bonne habitude de discuter avec certains de mes camarades, co-détenus et enfermés comme moi entre ces quatre murs …On en profitait souvent pour parler de nos problèmes familiaux, de la santé ou d'argent à la maison.

Et c'est pas les coups de gueule matinaux de la direction ni les bruits des marteaux piqueur, du chantier voisin, qui allaient nous empêcher de profiter de ces quelques instants de liberté avant de commencer à travailler.

Aujourd'hui, un de mes voisins a été convoqué par la direction et nous, on ne savait pas pourquoi … Hier, un de mes voisins avait été mal noté et un autre humilié.

Depuis quelques années, les méthodes de travail avaient bien changé depuis que mon père est venu, lui aussi, travailler ici. On nous a mis à l'informatique et cela se ressentait bien dans l'ambiance au travail.

De toute façon, on n'avait pas eu le choix. Moi, on m'a mis là où il avait de la place.

J'étais, là, assis depuis des heures derrière mon bureau. J'avais laissé mon regard rêveur se balader derrière les vitres vers le dehors, vers ce ciel si bleu ...

Pendant un moment, mon attention s'est alors laissé distraire par ces quelques merles moqueurs perchés sur le bord de la fenêtre. Des petits oiseaux qui, eux, ne comprennent pas que l'on puisse rester enfermer sans chercher à profiter de ce beau ensoleillé pour sortir un peu …

J'avais aussi un de ces maux au ventre à essayer de digérer la tambouille du self .

Et pour aller aux toilettes, j'avais alors utilisé tous les stratagèmes possibles pour avoir une nouvelle pause mais, depuis, plus question, pour moi, de quitter mon siège ou de chercher à papoter.

La journée s'est écoulé ainsi. Souvent rythmée par son lot d'insultes et ses humiliations.

On s'y fait pourtant ... par habitude peut-être ...

C'est vrai que le temps s'écoule différemment entres ces murs. Il est long, si lent … vivement le week-end que l'on puisse se reposer …

Enfin, la journée se termine et là devant la grille d'entrée, ma mère est venu m'attendre. Elle me prend toujours pour un gamin. Pourtant moi, j'ai bientôt neuf ans …

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