Voici le jour du départ d'Auxerre, direction Montceau-les-Mines, la dernière place de cette longue tournée ! Nous sommes prêts un peu avant l'heure et Didier, qui n'aime pas trop rester inactif, me propose de conduire son convoi sur le parking, pour essayer ! J'accepte avec plaisir : même si je ne suis pas à l'aise au volant, là je sais que je ne risque rien puisque le parking est vide et immense. Le point de patinage est plus compliqué à trouver, il faut beaucoup relâcher l'embrayage. Courageuse, mais pas téméraire, je resterai en première : pour la seconde on verra une autre fois ! En tout cas c'est vrai que c'était assez rigolo à faire, alors merci Didier !

Nous partons enfin de la place, avec de nouveau les jolis paysages de Bourgogne devant les yeux.

A midi nous déjeunons dehors car il fait bon au soleil, et nous restons un peu là, sur le parking poids-lourd, à boire du café en mangeant du chocolat, avec une animation "quizz de culture générale" proposée par Johanna !

Les questions sont hyper dures, du genre "Combien d'îles forment le Japon ? 4 653, 5 368 ou 5 841 ?" XD Et aussi plein de mots super compliqués que personne ne comprend ! Mais bon, ça nous fait une petite pause et on rigole bien ! Pendant ce temps Marius passe de bras en bras : Sylvie, Augustin... On peut être tranquille, il ne risque pas d'être abandonné cet enfant !

La route de l'après-midi se fait sous un ciel rempli de nuages magnifiques :

Petite photo également de ces étranges protections anti-bruit, imitation maison avec faux volets en sus !

Encore quelques jolis paysages :

Et nous voici à Montceau-les-Mines ! Mais en arrivant sur la place... surprise... Qu'est-ce que c'est que ce bazar ?! La place est déjà occupée par un autre cirque ! Mais que fait la police ?

Hé hé, je plaisante bien sûr, nous le savions ! Il s'agit du cirque Amar, qui a passé quelques jours ici et qui repart ce soir. Nous nous installons donc comme nous pouvons dans un coin, les uns derrière les autres. Pas de branchement en eau pour ce soir, mais on aura de l'électricité. Et demain, quand ils seront partis, on s'installera comme il faut.

Je suis contente en rentrant dans mon camion : ce midi j'étais bien embarrassée avec une casserole de riz qui traînait dans le frigo et que je craignais d'y laisser pendant le voyage (du genre : vision d'horreur en arrivant, avec casserole renversée et grains de riz collés partout dans le frigo!). Dans le speed, j'avais décidé de la mettre dans l'évier pour être sûre que ça ne se renverse pas : bonne idée, tout est dans la casserole !

Je pars faire une reconnaissance en ville pour m'acheter des cigarettes et j'en profite pour prendre quelques photos : un monument aux morts dédié entre autres aux mineurs ayant succombé à la catastrophe de 1958 (un coup de grisou ayant fait 35 victimes), et des bateaux et péniches amarrés sur le bord du canal.

Je retourne ensuite sur la place, guidée de loin par le chapiteau du cirque Amar. J'en profite pour prendre quelques photos : la voiture de publicité, la caisse, un clown faisant son entrée (il y a un spectacle en ce moment, qui commençait à 14h), leurs belles caravanes rouges (sauf une, qui est aussi plus grosse que les autres, je me dis que c'est sans doute celle du patron!)... et ils ont même une école ! C'est marrant, les camions sont super collés les uns aux autres, c'est vraiment au quart de poil !


Je rejoins ensuite les Morallès pour un petit thé à l'arrache entre les camions. Hubert a mis de la terre dans une bouteille et m'explique qu'il est magicien et que c'est de la poudre magique. Il s'approche de moi, verse un peu de terre à mes pieds, et me dit "Hop ! Magie ! Voilà, t'es belle !" ... Je ne sais pas trop comment je dois le prendre ! XD

Je prends également quelques photos de Marius et de son joli bonnet, offert par les Bibendum à sa naissance.

Le soir (enfin à 17h30) nous sommes invités par le cirque Amar à venir voir leur spectacle. Sur le chemin nous croisons leur instit et nous discutons cinq minutes. Je regrette que ça n'ait pas été plus long car c'est toujours intéressant de discuter et d'échanger quand on fait le même métier, mais le spectacle nous appelle. Didier ne veut pas me croire quand je lui dis qu'il me semble n'être jamais allée voir un cirque traditionnel, ce sera une première pour moi ! J'en profite d'ailleurs pour dire que toutes les photos du spectacle ne sont pas de moi : c'est Didier qui a fait le reporter, ce soir. Certains numéros sont vraiment impressionnants, même si je n'adhère pas trop au côté très "empaqueté", avec présentateur, clowns et batterie qui ponctue les moments "forts" des numéros (personnellement je trouve que c'est un peu lourd et que ça a tendance à faire sortir de la magie du spectacle). Il y a cependant un très beau niveau, tout au long du spectacle, et on ne s'ennuie pas une minute. On commence avec les tigres, ce qui me fait toujours flipper, même si j'essaie de me dire que la mise en scène est travaillée pour donner des sueurs froides.

Les enfants du cirque présentent ensuite un "charivari" avec des acrobaties très dynamiques, ils ont la patate ! Un petit brun me fait bien marrer, il a toujours une super expression, genre "Hop là, z'avez vu ça?!" : c'est le petit tout en bleu, qu'on voit en haut à gauche sur la deuxième photo :

Ensuite un numéro de jonglage, avec des anneaux de deux couleurs différentes (une par face), qui se retournent comme par magie et changent de couleur. Un moment bien balèze aussi : le gars a trois petits "paniers" accrochés à sa ceinture, et il arrive à faire retomber ses balles (qui montent à je ne sais combien de mètres) pile dedans.

Même si je ne peux qu'admirer le beau numéro des chevaux, présenté par un dompteur à l'air doux et plein d'humour, quelque chose me gène un peu. Il y a là-dedans un côté "contraint" qui me met mal à l'aise, même si c'est pire encore avec les animaux "sauvages" comme les tigres ou les éléphants.

Il y en a au moins un qui profite du spectacle sans se poser de questions existentielles : c'est Marius !

Suivent un numéro de tissus, et un numéro de main à main, assez jolis.

Puis les éléphants, qui est sans doute ce que j'ai le moins apprécié. Je ne suis pas tant que ça contre la captivité dans des zoos, mais je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'ici il est impossible de leur offrir ce dont ils ont besoin, et même soignés le mieux possible par des gens qui leur sont attachés, je ne crois pas qu'ils soient très heureux.

Vient ensuite un petit entracte d'un quart d'heure, pendant lequel les enfants ont droit à une barbe à papa offerte par Sylvie (Didier ayant fait une distribution de pop corn au début du spectacle... je ne crois pas qu'ils mangeront ce soir!).

Le spectacle recommence, avec un autre moment fort : le trapèze volant, présenté par quatre brésiliens qui assurent ! Notamment un fameux "Diego", qui subjuguera Isona et Anaïs (qui sont aussi trapézistes... tiens tiens, comme c'est étrange!).

Je rigole bien à la fin du numéro : il y a au bout de la piste leurs petits sabots, bien disposés, et qu'ils enfilent pour repartir. Euh... c'est pas que ça casse un peu la magie du triple salto exécuté juste avant, mais un peu quand même ! XD

Ensuite je suis particulièrement fascinée par un ukrainien qui fait un numéro de mât (enfin je ne suis pas sûre que ce soit le bon terme, c'est comme un mât mais avec une petite plateforme en haut), qui tient des positions hallucinantes. A un moment tu regardes et tu te dis "mais... selon toute logique de gravité... c'est IMPOSSIBLE, ce qu'il fait!". Il y a notamment un moment où il est accroché bras tendus au mat, à l'horizontale, et où il mime une montée d'escalier sur le côté, pour arriver "en haut", toujours bras tendus, mais à la verticale et la tête en bas. Mouais, pas très clair ce que je raconte, voyez plutôt les photos pour mieux saisir la performance :

Ensuite un numéro de clown, pas vraiment ce qui m'a marquée le plus je l'avoue...

Dernier moment très impressionnant pour moi : les motos qui tournent dans une boule géante. Il y a d'abord un seul gars, puis deux, puis ils font rentrer une fille qui se tient debout au milieu de la boule, pendant que les deux autres lui tournent autour. Et enfin, un troisième arrive (là, la fille sort!), et ils tournent à trois.

C'est vraiment impressionnant (et flippant pour mon petit coeur!), on sent bien que c'est millimétré et que si il y en a un qui dévie tout le monde se rentre dedans... Ah oui, une chose aussi que j'ai trouvée assez jolie : le salut final, où ils passent tous avec le drapeau de leur pays. Il y a quelque chose de beau dans tous ces drapeaux, on pourrait croire que ça donne une impression d'individualisme mais justement non, bien au contraire.

Pour conclure : un bien beau spectacle, même si je préfère le côté plus "humain" des Morallès... Mais peut-être ne suis-je pas très objective ! En tout cas, je me demande comment est la vie au quotidien dans ce type de cirque. Si tu passes par là, maîtresse du cirque Amar, fais-moi signe, ça me ferait plaisir d'en discuter ! ;)

A peine le spectacle est-il terminé que le démontage de leur immense chapiteau commence : ça aussi, ça casse un peu la magie, mais ils ne doivent pas traîner car ils repartent dès ce soir. Sur la photo suivante, où le public commence à peine à sortir, on peut déjà voir les camions rouges au fond... Ce qui signifie que les entourages du chapiteau sont déjà enlevés !

En tout cas c'est vraiment une grosse mécanique, très impressionnante ! Dehors le démontage bat son plein, avec beaucoup de main d'oeuvre, et chacun qui a un rôle bien défini. Je peux vous dire que ça ne traîne pas et qu'ils sont très efficaces ! Je suis frigorifiée et rentre au camion, mais Didier reste dehors pour regarder le démontage avec Léon et Augustin, c'est donc encore grâce à lui que vous pouvez voir les photos suivantes, avec les mêmes moments que lors du démontage chez les Morallès. La raie manta :

La toile à plier et ranger dans la remorque :

Les mâts qu'on descend :

Pendant ce temps je me fais une bonne soupe pour me réchauffer car je suis transie. Sur la fin on avait super froid, surtout en revenant à nos camions et caravanes, et mes doigts de pied sont tout blancs : il me faudra bien dix minutes de massage et réchauffage pour que le sang daigne y revenir ! Un sachet de soupe instantanée, trois cuillères à soupe du riz qui me restait et des morceaux de fromage dedans... C'est parfait ! Je me remets ensuite au boulot (préparation des évaluations que je fais passer à Gabrielle avant la fin de la tournée), au son du démontage de nos voisins. Je ferais bien ma curieuse pour aller regarder ça, mais il fait trop froid et je n'ai vraiment pas le temps... Dommage ! Je ne les verrai même pas partir : je pensais qu'ils repartaient demain matin très tôt, mais c'est finalement dans la nuit qu'ils s'en vont, dès la fin du démontage, en fait. Heureusement j'ai une photo du départ des camions dans la nuit, j'imagine que ça devait être un beau ballet à regarder.

En ce qui nous concerne, demain nous sommes censés être sur le pont à huit heures, pour commencer le traçage, placer les convois... et après seulement : montage et école ! La journée risque d'être longue et bien crevante !