Nous travaillons beaucoup mieux aujourd'hui qu'hier. C'est peut-être dû à la carotte affichée : nous irons cet après-midi voir le spectacle des "Bibendum Tremens", dans lequel joue le père de Gaspard (mon nouvel élève provisoire), mais uniquement si la classe se passe bien et si le travail est efficace. Bouh que c'est laid, le chantage ! ;-)

La matinée est ponctuée de coupures d'électricité, pour les trois grands ce n'est pas gênant car la fenêtre donne suffisamment de lumière, mais pour les trois petits c'est un peu plus embêtant. J'abandonne donc la séance de graphisme, nous la ferons quand nous verrons mieux le tracé des feutres !
Pendant le déjeuner je me pète une dent en mangeant... des spaghettis grillés à la poêle ! Si si, je vous jure, c'est possible. Je sais, je suis la championne du monde... Je flippe un peu, d'autant plus que je n'ai vraiment pas envie d'aller voir un dentiste flamand ! Non pas que je n'ai pas confiance, mais les démarches pour en trouver un qui puisse me prendre me fatiguent d'avance... Heureusement que Sylvie nous avait dit de demander la carte vitale européenne avant de partir, en cas d'urgence je l'aurai, mais j'ai décidé que je n'en aurai pas besoin. Après un moment d'angoisse ("je vais mourir de septicémie dans un pays dont je ne parle même pas la langue, loin de ma patrie et des miens"), je me reprends avec beaucoup de courage (si si, je vous assure!).

Juste après le repas, Bruno, qui rêvassait en regardant dans le vide me dit tout à coup "Tiens... Il a toujours été comme ça, le radiateur ? Il n'aurait pas un peu fondu ?" Je tourne les yeux vers notre radiateur, et effectivement il a une drôle de tête !


Je touche la partie en plastique qui semble avoir pris un sérieux coup de chaud, mais elle est froide et dure. Du coup je me dis que c'est arrivé avant. Oui mais quand ? Hier Bruno a mis le bouton II (je n'ai jamais mis qu'au I), est-ce ça ? Ou bien était-ce encore antérieur ? Je vais voir Didier pour savoir s'il a déjà remarqué ça mais il n'en sait rien, il faudrait que je demande à Flora, qui l'utilisait l'année dernière. Augustin nous soutient mordicus que ça a toujours été comme ça... Mystère... Du coup on est quand même moyennement rassurés, Didier me suggère d'éviter de le remettre à II, et de ne pas le laisser allumé sans surveillance (donc quand je sors ou la nuit). En plus, grosse coïncidence, hier midi pendant le repas du montage nous avons parlé pendant une demi-heure de la peur de l'incendie, en caravane. Comment bien flipper... Entre ça et ma dent je me dis qu'il y a des jours, comme ça...
Mais l'après-midi est bien agréable et me change les idées : nous allons donc voir le spectacle des Bibendum, les enfants l'ont déjà vu mais apparemment ne s'en lassent pas (sauf peut-être Gaspard qui a déjà dû le voir des dizaines de fois !). Ils sont quatre, que des hommes cette fois encore, mais où sont les femmes dans le monde du cirque ?!

Chaque personnage a un univers particulier, comment résumer ça ?... Un gars de l'est plutôt malin qui baragouine dans son dialecte, un autre parlant dans une langue ressemblant au japonais et se déplaçant sur son fil (si il est par terre, il se ramasse), un troisième un peu bêta qui ne comprend pas grand-chose mais qui en essaie beaucoup, et un gardien un peu crooner : tout ce petit monde se rencontre, essaie de communiquer, coopère ou se joue des tours, ceci dans une ambiance qui rappelle les films muets du début du vingtième siècle.

On ne comprend rien et en même temps on comprend tout, ils sont à la fois clowns, acrobates et jongleurs.

Bref, un très bon moment dans un univers burlesque à souhait. J'ai une petite préférence pour le grand benet qui panique dès qu'il ne comprend pas quelque chose...




Après le spectacle nous avons juste le temps d'écrire un petit texte et de faire un dessin pour remplir le "cahier de vie", dans lequel nous consignons les moments forts des tournées. Le premier spectacle a lieu ce soir, relativement tôt puisqu'ils jouent à 19 heures. Je m'occupe de Firmin et Gabrielle dans le camion tout en préparant un cake feta-poivrons pour après le spectacle, mais je le démoule trop tôt après la cuisson et il s'effondre comme une grosse bouse... Firmin devait retourner dans le chapiteau pour faire le final (au moment du salut, un des deux petits fait avec Didier ce que nous appelons "debout dans les mains"), mais le timing était un peu serré et il n'avait pas défait les noeuds de ses chaussures. Le temps de démêler tout ça et d'arriver dans le chapiteau il est trop tard, c'est Hubert qui est en train de le faire ! Firmin est très déçu, nous lui promettons donc qu'il le fera le lendemain !
Après avoir mangé un morceau dans le chapiteau, nous allons boire un coup au bar : les organisateurs nous ont donné une tonne de tickets-boisson, quatre par jour et par personne, autant dire qu'on n'a pas à se priver. Il y a un concert qui me plaît bien, trois français qui s'appellent "Monofocus".

Ils intitulent ça de la musique "électro-blues-foraine", ça vous avance, hein ? Je ne sais pas bien comment le définir, tout ce que je peux dire c'est qu'il y a des basses fortes très présentes, du boum-boum de grosse caisse, et du banjo qui sort totalement des sentiers battus dans ce contexte...

Bref, je les dessers peut-être un peu en en parlant, en fait ! C'est à écouter, quoi !
Nous resterons bien longtemps là-bas à boire des bières, certains découvrent la traîtrise de la Duvel, bière blonde amère et surtout très forte niveau alcool.

Moi je reste à ma bière de fille : la Kriek ! Celle-ci me sera néanmoins d'une grande aide quand, une fois rentrée, en me brossant les dents (pourtant avec moults précautions!) un second petit morceau de dent tombe : à tous les stressés de la vie paranoïaques, je conseillerai donc une (ou quelques) bonne(s) bière(s) pour prendre du recul sur la vie, ce sera la morale de cette journée ! ;-)



Ps : merci aux Bibendum Tremens de m'avoir laissée utiliser leurs photos. Si vous voulez en savoir un peu plus sur eux et visiter leur site internet, c'est par ici : http://www.bibendumtremens.com