Nous voici à Cossé le Vivien, dans la Mayenne, à une vingtaine de kilomètres de Laval. Après Grenoble nous avons passé une journée et demie à Monthodon, près de Tours, chez Didier et Hélène. J'étais contente de repartir de là-bas car ce n'était pas très agréable, les enfants étaient très difficiles à mettre au travail, en particulier Augustin et Léon. Peut-être parce qu'ils étaient chez eux. J'en ai profité pour aller au collège d'Augustin et rencontrer quelques uns de ses profs, ce que j'ai bien apprécié. Avant chaque tournée je me mets en relation avec les différents enseignants des cinq enfants, pour savoir où ils en sont et les notions qu'ils veulent que j'aborde. Jusqu'ici les enfants étaient tous à l'école primaire et le système fonctionnait plutôt bien, mais cette année Augustin est entré au collège. Nous essuyons donc un peu les plâtres avec lui, histoire de voir s'il est possible de continuer ainsi.
Les trois enfants de Sylvie, qui ont tous aujourd'hui autour de la vingtaine, avaient passé certaines années du collège dans des familles d'accueil. Les trois parents Morallès (Didier, Carole et Sylvie) avaient eux suivi les cours du CNED mais ne l'avaient pas très bien vécu car le contact avec d'autres enfants de leur âge leur a manqué. Ainsi nous relevons cette année avec Augustin le défi de l'innovation ! Ce qui est un peu compliqué par rapport aux autres, c'est que j'ai pour lui une multitude d'interlocuteurs, moins facilement disponibles de surcroît ! Et puis il faut bien l'admettre, je suis professeur des écoles, pas des collèges et lycées ! Ce n'est pas le même métier, pas les mêmes méthodes, pas les mêmes objectifs... J'avoue qu'il m'a fallu un certain temps avant de bien m'y retrouver entre les différentes matières.
Le route pour Cossé le Vivien m'a semblé très courte par rapport à celle de Grenoble ! Pas d'autoroute cette fois, nous avons mis trois bonnes heures sans pause pour parcourir ces 200 kilomètres. J'ai voyagé cette fois avec Bernard, qui me fait marrer lorsqu'il passe son temps à râler sur la route, le camion devant qui a mal pris le rond-point et est monté sur le trottoir, le camion de derrière qui traîne... A un moment il trouve que "ça sent le frein" et s'inquiète car l'année dernière ils ont dû faire remplacer les freins de leur caravane (au passage : j'ignorais qu'il y avait des freins sur une caravane !), car Sylvie avait roulé un moment avec les freins bloqués avant qu'ils ne s'en aperçoivent. Je trouve en effet que ça ne sent pas bon, , mais j'ignore ce que ça sent, moi, le frein ! Cinq minutes plus tard, ça sent vraiment très fort... Et je vois une épaisse fumée noire se dégager de sous leur caravane, qui est située juste avant nous dans le convoi. Je préviens Bernard, qui via la CB dit à Sylvie de s'arrêter immédiatement. Warning, arrêt, nous bloquons un peu la circulation... (forcément, même en se rangeant au maximum sur le côté, en ville c'est un peu compliqué, avec des camions...) Bernard va examiner leur caravane et finit par neutraliser les freins et revenir en disant "bon, ça me gonfle, je crois que dorrénavant elle roulera comme ça, la caravane !". Moi, ignorante : "Mais euh c'est pas dangereux si tu enlèves les freins?" Il sourit et me répond "C'est-à dire que la caravane elle ne fait même pas le tiers du poids du camion, alors d'ici à ce qu'elle l'entraîne..." Bon, je lui fais confiance, il connaît mieux le sujet que moi !
J'aime beaucoup la caravane de Bernard et Sylvie, il m'explique que c'est lui qui l'a totalement aménagée, à l'intérieur. Ce qui me plaît c'est que justement, elle ne ressemble pas à une caravane habituelle. Elle a plus une tronche de petit bus aménagé, toute en rondeurs, fine... belle comme tout ! Jugez vous-même :
De part et d'autre de la porte, on peut voir les dessins qui représentent Bernard et Sylvie. Il y en a sur chaque camion, qui représentent les différents artistes, un jour je vous montrerai les autres. Comme on peut le voir, Sylvie fait du cerceau mais aussi du trapèze et des tissus (ces grands tissus sur lesquels on s'entortille et fait des figures, et qui font toute la hauteur du chapiteau : c'est vraiment très beau).
Bernard est dans les trublions de service, il chante aussi très bien (il y a dans leur spectacle de magnifiques duos, dans différentes langues, dont un en italien que j'adore) et sait jouer de nombreux instruments. Sur scène il tente également de dompter les autres artistes avec un fouet et sa grande gamelle !
Nous arrivons en fin d'après-midi à Cossé le Vivien. Patrick, qui est en tête de convoi, ne tourne pas au bon endroit. Derrière, Sylvie le suit sur le mauvais chemin, mais heureusement les suivants tournent où il faut. A sa décharge, ce n'était pas très bien indiqué ! Forcément, ensuite il a un peu galéré, un demi-tour avec camion étant nettement moins aisé qu'avec une voiture !
La place sur laquelle nous arrivons est petite, cette fois les camions et les caravanes ne seront pas placés en cercle autour du chapiteau comme d'habitude. Nous serons installés derrière, les uns à côté des autres. C'est moins joli, cependant c'est assez sympa puisque ça fait plus "petit village", on se voit mieux les uns les autres sans chapiteau au milieu ! Le terrain sur lequel nous sommes est très en pente et, malgré une bonne épaisseur de cales, ça penche un peu, chez moi !
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