La Tortue des Frères Maristes

S. M. le roi d'Angleterre, George V, à l'occasion de son jubilé, ayant fait rechercher dans tout son vaste empire ceux de ses bons sujets qui méritaient une marque spéciale de bienveillance pour leurs éminents services l'avait fait décorer, et la photo ci-jointe nous permet de le présenter à tout l'Institut.
Mais ce qui fut encore plus touchant pour le vieux maître, ce furent les témoignages directs d'affection des anciens élèves et de leurs familles, ainsi que des autorités de l'île en la personne de l'évêque S. Exc. M_gr Joye et du Gouverneur.
La place manque pour donner des extraits même courts des belles adresses et touchants discours qui furent prononcés alors. Il faut se borner à une partie de la réponse du C. F. Cyrus qui retrace rapidement l'histoire d'un demi-siècle.
Réponse du C. F. Cyrus. — J'ai été profondément touche de l'éloge si délicat que Son Excellence Notre Gouverneur et Monseigneur Notre Evêque viennent de faire de l'œuvre des Frères Maristes aux Seychelles pendant un demi-siècle et je leur en suis très reconnaissant. Je suis fier de me trouver entre le Représentant de Sa Majesté le Roi et celui de Sa Sainteté le Pape...
On dit que l'homme s'attache là où il a peiné ; aussi après avoir dépensé le meilleur de ma vie à l'éducation de la Jeunesse Seychelloise, il m'aurait été agréable de passer mes vieux jours au milieu de vous et c'est à regret que je me vois obligé de quitter ces chères Iles. Ma pensée se reportera souvent sur ces plages hospitalières et votre souvenir me sera toujours présent devant Dieu.
En vous assemblant ici, Chers Amis, vous avez aussi voulu fêter le Cinquantenaire des Frères Maristes aux Seychelles.
Le 4 Janvier 1884, il y a donc 51 ans, 5 Frères Maristes débarquèrent aux Seychelles et prirent aussitôt la direction du Collège. La tâche était dure, mais elle n'était pas au-dessus de leur courage et le succès couronna leurs efforts. Le nom de ces preux : FF. Sérapion, Anthime, Adventor et Hériberty, le dernier survivant des pionniers Maristes, est toujours prononcé avec respect et amour par les Elèves de cette première décade de l'œuvre Mariste aux Seychelles.

Pendant les années qui suivirent, les programmes scolaires se développèrent et montèrent par étapes jusqu'au « London Matriculation », dès 1911. Le Collège Saint Louis, bien que sans aide, prit une très large part A ce développement intellectuel de la Jeunesse Seychelloise.
Les élèves de cette époque se rappellent encore l'enthousiasme qui régnait parmi eux. C'était la lutte et, pour eux, leur Collège devait toujours être le premier. La coupe pour les sports entre les écoles, offerte par Sir Sweet Escott, K.C.M.G., le prix d'anglais offert par le Capitaine Menton et celui de français (Rs 300) offert par M. Alfred d'Emmerez de Charmoy, furent tous obtenus par les élèves du Collège.
C'est à cette époque que remonte la construction de la belle Chapelle du Collège, magnifique mémorial de l'attachement des Anciens Elèves pour leur Alma Mater et de la sympathie de la Communauté Seychelloise, en général, pour les Frères Maristes et leur œuvre.
Aujourd'hui les Anciens Elèves du Collège Saint Louis se rencontrent sur tous les Continents et dans toutes les professions libérales où ils se distinguent par leur caractère, leur intelligence et leur capacité professionnelle. On peut juger des absents par les présents qui forment une part si importante de l'élite de la Communauté Seychelloise.
Merci pour votre affectueux souvenir pour mon vieil ami Fr. Hériberty. Ce vaillant octogénaire, qui porte si joyeusement et si saintement une lourde infirmité, n'oubliera pas ses nombreux amis des Seychelles. Merci aussi pour votre souvenir au si populaire Fr. Gérard, il sera, pour ses deux vieux Compagnons de voyage, ce que fut l'Archange Raphael pour le jeune Tobie, un guide et un soutien...
Départ. — Le jour du départ vit une foule nombreuse accompagner les deux vénérables partants, guidés par leur jeune compagnon, jusqu'au paquebot. Et le même journal ajoute, à la fin du récit de ces adieux, cette réflexion qui exprime bien le sentiment général.
« Au lendemain de ce départ qui laisse un vrai deuil, exprimons une dernière fois l'hommage de notre admiration et de notre immense gratitude à ceux qui s'éloignent; mais gardons bien vivant dans nos cœurs le souvenir de ce qu'ils furent. »
Le C. F. Cyrus et son cher compagnon, le F. Hériberty sont actuellement à Saint Paul-Trois Châteaux, mais il n'est pas sûr que, la nostalgie aidant, ils ne tentent pas de retourner encore une fois au pays où ils ont tant travaillé.

L'a t'il ramenée vivante ou morte, ça, je ne le sais pas, mais je pense qu'elle était vivante,du moins en début de voyage, il était de coutume, lors de ces longues traversées, de stocker des tortues vivantes dans les bâteaux en guise de "garde mangé".

Entrée Sud du couvent des Frères Mariste

Vous pouvez l'admirer dans le hall d'entrée côté Sud, côté RD 59, dans le couvent des Frères Mariste.