Voila un sujet d'autant plus facile à traiter par rapport à l'espéranto que tout est déjà prêt sur la version française de Wikipédia :
Étymologie de l'espéranto
Sommaire
- 1 Composition du vocabulaire
- 2 Origine du vocabulaire
- 3 L'espéranto et les langues nationales
- 4 Choix du vocabulaire
- 5 Une origine multi-langagière pour éviter l'homonymie
- 6 Le tableau des corrélatifs
- 7 Transformation des mots empruntés
- 8 Emprunts lexicaux
- 9 Emprunts lexicaux au français
- 10 Bibliographie
- 11 Liens externes
- 12 Notes et références
ou aussi la version en espéranto.
Pourtant, comme la curiosité est une fort belle qualité, un petit tour d'horizon complémentaire ne sera pas inutile, par exemple à propos du vocabulaire de l'espéranto :
Des avis autorisés
"Ce sont les idiomes existants qui, en se mêlant, fournissent l’étoffe de la langue nouvelle. Il ne faut pas faire les dédaigneux ; si nos yeux, par un subit accroissement de force, pouvaient en un instant voir de quoi est faite la langue de Racine et de Pascal, ils apercevraient un amalgame tout pareil […] Il ne s’agit pas, on le comprend bien, de déposséder personne, mais d’avoir une langue auxiliaire commune, c’est-à-dire à côté et en sus du parler indigène et national, un commun truchement volontairement et unanimement accepté par toutes les nations civilisées du globe.“ Michel Bréal, Créateur de la sémantique (la science des significations). “Revue de Paris“, n° 14, 1901.
"La possibilité d’instituer une langue artificielle aisée à apprendre et le fait que cette langue est utilisable sont démontrés dans la pratique. Toute discussion théorique est vaine. L'espéranto a fonctionné, il lui manque seulement d'être entré dans l'usage pratique.
(...) Une langue est une institution sociale traditionnelle. La volonté de l'homme intervient sans cesse dans le langage. Le choix d'un parler commun tel que le français, l'anglais, ou l'allemand procède d'actes volontaires. Une langue comme “la langue du pays” norvégienne a été faite, sur la base de parlers norvégiens, par un choix arbitraire d'éléments, et ne représente aucun parler local défini. (…) Il n'est donc ni absurde ni excessif d'essayer de dégager des langues européennes l'élément commun qu'elles comprennent pour en faire une langue internationale." Antoine Meillet (1866-1936). Membre de l'Institut, professeur au Collège de France. "Les langues dans l'Europe nouvelle". Paris : Payot, 1918; 2ème édition en 1928. p. 278.
“Aux grandes langues de civilisation, langues d’élites intellectuelles, toutes difficiles à apprendre complètement, qui ne peuvent être bien acquises que par un nombre restreint de personnes ayant des loisirs, et qui ont trop de beauté pour qu’il ne soit pénible de les entendre écorcher par des personnes qui les savent imparfaitement, il convient d’ajouter, pour les usages courants de la vie internationale, une langue internationale dont tout le monde puisse se servir facilement.“ Antoine Meillet
("Feuillets encyclopédiques espérantistes", série B, Div. 1, feuillet 21,431.
"La nécessité logique d'une langue internationale dans les temps modernes présente un étrange contraste avec l'indifférence et même l'opposition avec laquelle la majorité des hommes regarde son éventualité. Les tentatives effectuées jusqu'à maintenant pour résoudre le problème, parmi lesquelles l'espéranto a vraisemblablement atteint le plus haut degré de succès pratique, n'ont touché qu'une petite partie des peuples.
La résistance contre une langue internationale a peu de logique et de psychologie pour soi. L'artificialité supposée d'une langue comme l'espéranto, ou une des langues similaires qui ont été présentées, a été absurdement exagérée, car c'est une sobre vérité qu'il n'y a pratiquement rien de ces langues qui n'ait été pris dans le stock commun de mots et de formes qui ont graduellement évolué en Europe." Edward Sapir. "Encyclopaedia of Social Sciences", 1950, volume IX, page 168.
“J’ai étudié un peu toutes ces utopies de création d’une langue ou parfaite ou la langue originelle d’Adam jusqu’à ce qu’on appelle les langues universelles telles que l’espéranto, le volapük et des autres qui ne veulent pas être des langues parfaites mais des langages auxiliaires. Et, en cette occasion, j’ai même étudié la grammaire de l’espéranto pour comprendre de quoi s’agit-il. Et je suis arrivé à deux conclusions. C’est une langue très, très bien faite. Du point de vue linguistique, elle suit vraiment des critères d’économie et d’efficacité qui sont admirables. Deuxième, tous les mouvements de langues internationales ont raté, et non l’espéranto qui continue à rassembler une quantité de gens à travers le monde parce que derrière l’espéranto il y a une idée, un idéal, c’est-à-dire Zamenhof n’a pas seulement construit un objet langager, mais il y avait derrière une idée — comme on l’a entendu même là — une idée de fraternité, et une idée pacifiste, et cette force idéale, qui a même amené les espérantistes à avoir des persécutions sous le nazisme et le stalinisme, est celle qui garde encore la communauté des espérantistes. On ne peut pas dire qu’elle a raté. Il faut seulement dire une chose. La raison par laquelle une langue s’impose est toujours impondérable. “ Umberto Eco. Paris Première, 27 février 1996.
Ouvrages sur l'étymologie de l'espéranto
"Naŭlingva etimologia Leksikono" Général Louis Bastien.
Lexique étymologique en neuf langues. Le tout premier ouvrage du genre dont le but était surtout de montrer l'internationalité du vocabulaire de la langue plutôt que d'indiquer l'origine des mots.
- 1ère édition de 1907 : 2 445 entrées avec les mots de même étymologie du latin, français, italien, espagnol, portuguais, allemand, anglais et russe. Paris : Presa Esperantista societo.
- 2e édition de 1950 : 4 155 entrées pour les mêmes langues publié en 1950 en Grande-Bretagne par The Esperanto Publishing Co Ltd, Chorleywood, Rickmansworth, Hertshire.
Etimologia vortaro de Esperanto. Ebbe Vilborg. Eldona Societo Esperanto.
Cinq volumes :
- Volume 1: A-D, Malmö, 1989. 104p. 24cm.
- Volume 2: E-J, Malmö, 1991. 114p. 24cm.
- Volume 3: K-M, Malmö, 1993. 128p. 24cm.
- Volume 4: N-R, Malmö, 1995. 124p. 24cm.
- Volume 5: S-Z, Stokholm, 2001. 196p. 24cm.
"Konciza Etimologia Vortaro". André Cherpillod, "Dico d'or" en 1998 et "Grand Champion de la dictée des Amériques" en 1999. Rotterdam : UEA. 2003. 504 p. ISBN 92 9017082-4
Environ 15 000 mots.
"Langues sans frontières". Georges Kersaudy. Paris : Autrement. 2002. 384 p.
L'auteur a été amené à parler, écrire et traduire pas moins de cinquante langues, dont l'espéranto, durant sa carrière de fonctionnaire international. Il avait appris l'espéranto dans son adolescence. Cet ouvrage présente 39 langues de l'Europe, y compris l'espéranto.
Sommaire
Introduction
I. InventaireTableaux (16 tableaux)
II. Examen macroscopique
III. Les écriture de l'Europe
IV. Les problèmes linguistiques de l'Europe et leurs solutions
V. Spécimens de textes multilingues
VI. Vocabulaires parallèles de 39 langues d'Europe
- de sept langues latines et de l'espéranto
- de sept langues germaniques
- de dix langues slaves
- de trois langue celtiques
- de cinq langues indo-européennes et du turc osmanli
- de cinq langues européennes non indo-européennes
Cartes (3 cartes)
Conférence (texte) : "Etimologio" : (Skizo pri la deveno de la vortoj de Esperanto / Esquisse sur l'origine des mots de l'espéranto) — PDF — Floriano Pessoa, Araras, 1er congrès d'espéranto de l’État de Saõ Paulo, Brésil. Novembre 2005.
De l'intérêt de connaissances étymologiques
ABC d'espéranto à l'usage de ceux qui aiment les lettres Gaston Waringhien. Paris : L'Harmattan. novembre 2001. 78 p. ISBN : 2-7475-1564-8.
Ce petit livre n'est pas une étude sur l'étymologie du vocabulaire de l'espéranto, mais il aide à comprendre, d'une part le choix des racines effectué par le Dr Zamenhof pour donner une internationalité aussi large que possible à la langue, d'autre part le principe de formation des mots qui rapproche l'espéranto à la fois des langues agglutinantes telles que le japonais ou isolantes telles que le chinois.
Gaston Waringhien eut l'idée d'effectuer cette recherche durant la seconde Guerre mondiale lors de son séjour comme prisonnier dans un camp d'internement d'officiers, à l'Oflag X.C. Quelques uns de ses co-détenus avaient été intrigués de l'entendre parler en espéranto. Comme ces officiers de divers pays avaient une bonne culture générale et une connaissance des langues supérieure à la moyenne, il avait été amené à imaginer une méthode inhabituelle pour leur expliquer comment l'espéranto pouvait résoudre en peu de temps le problème de communication linguistique là où il n'existait aucune langue commune à tous. Il ne s'agit pas d'un cas unique dans ce domaine, comme le montre cet extrait d'un article consacré à la période de la première Guerre mondiale dans l'"Enciklopedio de Esperanto" (p. 632), éditée en 1933 à Budapest :
"La propagation du véritable espérantisme dans les lieux d'emprisonnement fut plus intéressante. Lorsque M. Justin Godard, membre honoraire de l'UEA (Union Universelle d'Espéranto) à Lyon, fut sous-secrétaire d’État au département de la Santé, en 1916, il recommanda par une circulaire aux infirmiers militaires l'étude de l'espéranto et il commanda 10 000 exemplaires du petit manuel de Bayol "Esperanto Croix-Rouge". D'un autre côté, le Comité mondial d'YMCA fit distribuer des milliers de petits manuel aux prisonniers de divers pays.
Ces malheureux jeunes, enfermés entre des barrières comme des troupeaux, aspiraient à quelque chose d'intéressant qui ferait oublier la faim et l'aspiration au foyer. Hodler recommanda aux délégués de l'UEA de visiter ces lieux là où c'était permis et de voir s'il ne s'y trouvait pas un "samideano" (partisan de la même idée). C'est ce qu'ils firent en divers endroits, et la fraternisation put avoir lieu. Dans d'autres prisons semblables, un seul détenu enseignait la langue à des centaines d'autres qui copiaient les mots et les règles de l'un à l'autre. Ceci eut lieu en Sibérie, où des généraux japonais apportèrent même leur soutien à cet apprentissage. Des cercles d'espéranto furent fondés. On chantait l'hymne et discutait joyeusemnt entre personnes de nationalités les plus diverses.
C'est en ce lieu lointain que le poète hongrois Julio Baghy écrivit l'un de ses plus beaux poèmes."
Tito avait lui-même appris l'espéranto en prison.
Il apparaît donc qu'il n'est jamais vain d'apprendre l'espéranto, même si ce n'était que comme préparation à l'apprentissage d'autres langues. Mais le principal avantage qu'il offre, c'est surtout d'être le plus court chemin linguistique entre locuteurs de langues les plus diverses pour bien se comprendre.
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