Sur la Canopée, comment marcher ?
Faut-il courir, faut-il voler ?
Quelle démarche adopter ?
Sur la Canopée, as-tu le vertige ? On peut sauter de branche en branche, comme l'écureuil, cacher dans nos bajoues amandes, noix, cailloux et dans les plis de nos aisselles, un parachute... alors ? ouvrir les bras pour embrasser le vent, s'envoler.
Sur la Canopée, t'envoleras-tu en rêve ? Un coup de rein, un battement de bras et suis-moi !
Nous verrons les oiseaux longs becs longs cous, les toucans à la démarche posée, au profil difficile : tourner le cou avec ce bec de bois merci... il raconte une histoire drôle et profite d'un éclat de rire ha ha ha quand le cou est tourné, un coup d'oeil à gauche et hop il attrape la chose, le minuscule.
Sur la Canopée suis-moi, nous n'aurons jamais le vertige ! car le ciel nous protège, nous guide, nous montre la Voie Lactée.
Nous verrons bondir les ouistitis, qui arrachent branchages, feuillages, exhibent leurs dents, dégringolent les étages comme des pierres, mais jamais jusqu'en bas, jamais sur la mousse, jamais dans l'antre de la panthère noire ; tu la vois, majestueuse, la griffe dans son étui, elle marche doucement, les petits accrochés à sa mamelle. Il sera temps de courir la nuit, quand les boules de poils auront éteint le faisceau de leurs amandes jaunes.
Les frondaisons frémissent, tout vibre, une odeur puissante s'élève vers nous, il faut glisser le long d'un tronc nu et puis... vois le pachyderme, l'éléphante et sa troupe qui se hâte à pas lents.
Attention, ils arrachent les mâts de notre Pays de Cocagne, volons là-bas, sur un autre mât, agrippons-nous, voilà, c'est le Grand Mât.
Nous naviguerons.