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Le site de Palaipaphos ("l'ancienne Paphos") est un très ancien sanctuaire à Aphrodite, mentionné déjà par Homère. A l'époque gréco-romaine, il s'agit de la déesse de l'amour qui serait née d'une brume marine. Mais au XIIe siècle av. J.-C., il faut imaginer une divinité bien plus marqué par le monde proche-orientale. Elle prenait la forme d'un bétyle, un rocher comme celui qu'on voit ici (l'original est au musée attenant). Le tout sur une sorte d'esplanade plus dépouillée que les sanctuaires ultérieurs, esplanade sur laquelle je ne peux m'empêcher d'imaginer tout un onde de vendeurs de breloques prêts à se jeter sur le pélerin.

Toute l'arête verte état urbanisée. Il y a même une basilique épiscopale du VIe siècle que je n'ai pas évoquée : un peu comme en Croatie, sans doute que ces îles attirèrent des continentaux qui fuyaient les "invasions barbares".

ça vous semble en bazar ? C'est normal : après le tremblement de terre de 365, ce portique en ruie fut squatté par des habitants tombés dans la précarité.

Un des panneaux d'une série de mosaïques qui meublaient le vaste salon d'un bourgeois antique. Il faut dire que certaines villas, avec un plan étagé donnant sur la mer, étaient d'un luxe scandaleux. Cela continua au Ve siècle, l'île ayant été peu touchée par les "invasions barbares".

Il y avait sans doute un port antique, mais je n'ai pas trouvé mention de trouvailles. Il faut dire que ces sites de la côte Sud de Chypre ont souvent été frappés par de graves tremblements de terre, notamment celui de 365.

A tout seigneur tout honneur, c'est la photographie obligée. Une autre plus loin donne une idée précise de la localisation générale du site.

Cette journée, placée sous le signe d'Aphrodite, est marquée par deux sites très spectaculaires, dont je ne montrerai que des bribes : Kourion, à l'ouest de Limassol, et Palaipaphos. Kourion est le site le plus varié et riche. Il est occupé depuis le Néolithique car c'est un site de refuge qui domine magnifiquement la côte, du haut de falaises de craie. Avant même d'arriver au site, je m'arrête regarder ces niches troglodytes qui me rappellent tant Pétra en Jordanie.

Ce batiment à contrefort était la sucrerie associée au chateau. Elle était alimentée par un aqueduc que je me suis amusé à remonter un peu. Dernière chose que j'ai oublié de dire : à Kolossi il y a des cheminées. Sans doute pour rappeler aux croisés comment on vit en Europe, car je ne vois pas en quoi ils auraient pu avoir besoin de se chauffer.

Très bonne visibilité à 360 degrés, notamment vers la mer au sud, ou ici vers le Nord.

Ce chateau appartint la famille des Lusignan, et par là à l'ordre hosptalier. Au départ pensé comme un QG de relpli après la perte de Saint-Jean d'Acre, il devint surtout une prospère affaire d'import/export de canne à sucre locale, en direction de l'Occident.

Allez, le mauvais esprit. Ce genre de boutique aide les investisseurs non-Européens (russes, chinois...) à obtenir un passeport européen en échange d'investissements dans le pays.

Histoire vraie : ma réceptionniste (russe) ne comprenait pas que je veuille aller dans le quartier historique du vieux Limassol. Car pour elle, ce qui est touritistique, c'est le quartier de l'hôtel avec plage, bars et boutique Breitling. Limassol bétonne son front de mer vers l'est à grande vitesse, sans y apporter d'âme.

Après ces émotions, arriver à Limassol, ville branchouille gangrénée par la gentrification des investissements russes, chinois, etc... est un petit choc. Voici ce que je vois depuis ma chambre d'hôtel. Au moins ça fait un bon repère pour l'arrêt de bus.

Enfin, juste derrière une digue moderne, on trouve le plan au sol de l'emporion (comptoir) d'Amathonte. Et les plongeurs peuvent même voir des bouts de jetée désormais submergés.

Il y a un rempart aussi pour la ville basse. Et même une tour. Je ne suis pas capable de dater. Généralement, les murailles hellénistiques reposaient sur des assises plus massives.

En plus, avant de redescendre, je trouve dans la muraille sud une porte, avec des tours qui la flanque et le graal des archéologues : un départ d'escalier (pas visible sur cette photo).

Déjà content d'avoir trouvé l'acropole, je découvre en regardant alentour qu'il y a un deuxième quartier bas. Cela implique dix minutes à taper du pied dans un chemin à flanc de colline, alors que je viens de faire fuir mon premier serpent. Je ne sais pas si cela valait le coup mais je suis content de l'avoir fait.

Un de ces sanctuaires visibles de loin qui servait de repère aux bateaux. Au passage, les énormes bateaux de croisière sont revenus, telle une noria nocive.