dans un rai de lumière ce matin

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" En Bretagne vécut un jeune homme si tendre, si beau, si constamment rêveur que les vieilles disaient de lui : « Il finira chez les sirènes ». Et de fait, un soir de juillet, comme il dormait sur une plage, une de ces dames des eaux vint près de lui, le regarda et le trouva tant émouvant qu'elle se mit à lui fredonner, pour le bercer, un chant de rêve. Quand le garçon se réveilla, ce chant se défit dans sa tête mais il en retint quelques bribes, légères, fuyantes, ténues. Il n'eut alors plus qu'un désir, le retrouver, coûte que coûte. Il chercha, écouta le large, respira le sel et le vent. Il inventa mille instruments, composa, paroles et musique, mille danses, mille chansons. « C'est à lui, disent les Bretons, que nous devons notre musique. Un jour, il a pris l'océan. Il nous l'a laissée en partant ». "
(Henri Gougaud)