Le temps défait mon âme à l’heure

De mes nuits au sommeil boudeur.

Le vent éparpille les étoiles, sans clameur.


Comment ne pas rêver à des baisers fripons

Quand de vos lèvres, vous en cueillez la moisson.

Eternelle douceur ! J’en perds la raison.


J’effeuille mes ans au chapelet du temps.

Mon étoile a pâli doucement, doucement.

Et mes cheveux sont devenus tout blanc.


Retrouverais-je un jour, un amour aussi grand

Avant que la faucheuse, cette gueuse, ne vint

M’enrouler dans son suaire tissé de tourments.


Mon esprit frémit au souvenir fugace

De mots tendres murmurés encore tenaces.

Le silence retombe en cendres d’oublis.


Sur mon feuillet, quelques larmes s’égarent

Brodant mes mots de dentelle au buvard

Qu’une brise légère assèche sans répit.

©Valériane