Ne vois-tu pas qu’il est temps ?

Les notes égrenées dans le silence

Des heures s’écoulent tristement

Au mirage lié de résurgences.



Ta lèvre tremble, ton œil s’égare !

Inconstante mémoire qui se pare

D’oublis et d’abandons ! Crépuscule

Faits de fantômes qui se bousculent.



Tu hantes des couloirs sans fin,

Sans souci des lendemains

Vers de blanches solitudes

Où tu erres comme à l’habitude.



Echos sourds parvenant des « vivants »

Que tu captes à peine, pantelant,

Figé aux songes embrumés d’antan.

Un ange plane dans tes yeux gris.



Un oiseau d’éternité se pose

Sur ton front lisse, jadis altier.

Ta barbe de naguère se métamorphose,

Autrefois épanouie telle une rose.



A présent, libre comme un papillon,

Tu voles vers d’autres horizons.

Je vois toujours ta haute silhouette,

Penchée avec douceur vers moi, fluette.



J’aimais, le nez dans ton cou,

Ecouter tes histoires de garous

Dans la forêt que tu sillonnais,

Bien à l’abri sur tes genoux.



Ton sourire, ton visage jamais ne meurt !

Plus de tendresse pour l’enfant-roi !

Ton étreinte d’ombre me broie.

Vivace est ton souvenir dans mon cœur !...

©Valériane