Je savais que tu aimais les roses

Leur parfum à la douceur enclose.

Aussi, j’en déposais un bouquet choisi

Ou une seule à la robe de rubis.



Autrefois, dans notre jardin, tu en avais tant mis

Qu’elles grimpaient, joyeuses, en catimini

Sur le vieux mur gris qu’elles avaient fleuri.

De te voir dans ses allées, enfant, m’avait ravie.



Au fond de mes yeux luit ce souvenir

De toi caressant leurs pétales en délires,

En chuchotis et en touchants soupirs.

Pour elles, tu avais tant d’attentions



Que moi-même, j’en fus éprise avec passion.

J’ai planté ce rosier dont le pied éternel

Pare, merveille, ton tombeau d’admiration

En offrande à toi, Maman, à nulle autre pareille.



Les jours se sont enfuis et lentement je vieillis.

Où est-il le temps où tu consolais mes chagrins ?

Je garde en mon sein, tel un sceau, ton amour divin,

Que j’appelle encore tout-haut quand j’en ressens le besoin…



Valéri@ne