Pantalon léger, mocassins et chemise claire sortie du pantalon : quiconque croisait aujourd'hui  Rupert Murdoch à Cannes, avait du mal à se convaincre qu'il avait en face de lui l'homme le plus puissant de la planète média et l'un des plus influents de la planète tout court. Le magnat Australo-Americain de la presse, qui porte plutôt bien ses 77 printemps, était sur la Croisette pour intervenir dans le cadre du 55e Festival International de la publicité qui s'y tient jusqu'à samedi.
Après Al Gore l'an dernier, l'agence Young & Rubicam s'est, à nouveau, taillé un beau succès au « Cannes Lions 2008 »  en faisant venir le patron de Newscorp, dont l'empire comprend plus de 170 journaux dans le monde (dont le Wall Street Journal à New York et The Times à Londres), la chaîne de télévision américaine Fox News, la société de production de cinéma 20th Century Fox et le site communautaire MySpace, acquis en 2005 pour la modique somme de 580 millions de dollars.
« Tout numérique »

Devant un auditorium bien rempli, le milliardaire a égrené en 45 minutes chrono sa vision de l'avenir des médias assortie de quelques utiles conseils en matière de management.
Le secret de sa réussite ? « Savoir s'entourer des meilleurs, les garder et leur donner les moyens de rester toujours créatifs ». Et aussi : « Investir sur le long terme, ne jamais arrêter de pousser sa marque et ne pas avoir peur de se planter ».
L'avenir de Newscorp ? Il passe par le « tout numérique », même si la partie presse écrite risque d'en souffrir. Rupert Murdoch prévoit, en effet, de « grandes difficultés » pour les journaux imprimés « dans les 5 à 10 ans à venir », avec la disparition de nombre d'entre eux.
Pourtant, l'exemple du Wall Street Journal, dont les recettes sur Internet devraient représenter « 75 % du chiffre d'affaires avant cinq ans », permet de rester relativement optimiste : « Les nouveaux supports que sont Internet et les téléphones mobiles représentent un marché potentiel gigantesque », estime Rupert Murdoch. D'autant que les innovations technologiques seront encore nombreuses : « Ce qu'on a vu arriver depuis quarante ans n'est rien à côté de ce qu'on verra dans les dix prochaines années » prédit-il.