En deux chansons (« Faut qu’on se tire ailleurs » et « Babylone tu déconnes »), Alain Deraime, dit Bill, s’est taillé une petite place à part dans le cœur des Français qui les ont beaucoup écoutées à la toute fin des années soixante-dix.Il a aussi ouvert la voie à beaucoup d’autres, qui ont compris grâce à lui qu’on pouvait chanter du blues et du rock en français sans être ridicule.Puis Bill a disparu des (petits) écrans, ne donnant de ses nouvelles que par disques (le dernier paru en mars est quand même son vingtième) et lors de trop rares concerts. Celui qu’il donnait hier soir aux Nuits Guitares de Beaulieu nous a fourni l’occasion de rattraper le temps perdu.Dernières nouvelles d’un bluesman à Babylone…
Comment va Bill Deraime?
Doucement.L’hiver a été long, on n’a pas beaucoup vu le soleil et ce n’est pas bon pour le moral quand on est maniaco dépressif comme je le suis. Mais ça y est, il fait enfin beau et ce soir, on joue.Rien de tel que la scène pour se requinquer.C’est drôle, on dirait que plus je me sens épuisé avant de monter sur scène, plus j’emmagasine de l’énergie quand j’y suis.C’est comme si on me rechargeait.
D’où t’est venue cette passion pour le blues?
Je suis né à Senlis, une ville moyenâgeuse dans un quartier insalubre.Mes parents étaient très pauvres à l’époque, et mon enfance n’a pas été particulièrement heureuse.On dit que tout vient de là.Toujours est-il que quand j’ai entendu Ray Charles pour la première fois ça m’a parlé.Il y avait tellement d’émotion dans cette voix et dans cette musique… J’ai voulu en faire et chanter moi aussi pour retrouver ce feeling. PLus tard j’ai découvert Big Bill Bronzy et ça m’a tellement botté que j’ai voulu m’appeler Bill!
Les débuts ont été difficiles?
Pas tant que ça, vu d’où je venais. Je suis monté à Paris et je me suis rapidement fait une place dans la petite communauté de musiciens de blues et de folk qui s’était formée à Saint-Germain-des-Prés, sur le modèle New Yorkais.Il y avait notamment Jean Jacques Milteau avec lequel j’ai enregistré mon premier album.On l’avait fait pour un petit label de folk mais le patron de RCA est tombé dessus, ça lui a plu et il a acheté le catalogue pour l’avoir. Il ne s’était pas trompé : « Faut qu’on se tire ailleurs » et « Babylone » ont été de gros succès…
Comment se fait-il qu’il n’y ait pas eu de suite?
Moi aussi, j’ai déconné! Il faut dire qu’on m’a pressé comme un citron.Je n’avais même plus le temps d’écrire une chanson qu’il fallait l’enregistrer et la sortir.RCA voulait absolument rééditer le coup du premier disque, la pression était terrible.Mais les disques suivants n’ont pas marché et il y avait de moins en moins de monde aux concerts. Après une résidence à l’Olympia, où la salle était aux trois quarts vide tous les soirs, je me suis effondré.La dépression a été terrible.
Comment en es-tu sorti?
C’est la Foi qui m’a sauvée, je n’ai pas peu de le dire.J’ai toujours été croyant, mais j’avais oublié les règles. Du fond de ma dépression, j’ai retrouvé la lumière.Il faut dire que je n’étais pas le plus à plaindre. La crise économique avait commencé à faire des dégâts.Il y avait de plus en plus de sans abris.Les gens mourraient dans la rue.Ca m’a redonné le goût du combat.Depuis, je milite au sein de l’association Les morts de la rue et je considère qu’en tant que chanteur, j’ai aussi un rôle social.
Sur ton dernier album, Après demain, tu reprends « les Cactus » de Jacques Dutronc.Une allusion à la crise?
La chanson est toujours d’actualité, c’est vrai.Au départ, c’était une idée de la maison de disques de faire quelques reprises.On a laissé tomber, mais j’ai gardé celle-là parce que ça m’a rappelé mes débuts. J’aime bien revenir sur mes chansons.J’en refais toujours une ou deux sur mes nouveaux disques. Pas par nostalgie, mais parce que j’ai l’impression qu’elles n’étaient pas tout à fait terminées et qu’elles sont mieux comme ça. Sur le dernier, on a repris « Baba Boogie » avec Sanseverino et on l’a transformé en « Bobo Boogie ».Je suis ravi du résultat. C’est drôle, parce que par le plus pur des hasards, Sanseverino est à l’affiche juste après nous à Beaulieu.J’aurais bien aimé rester pour le voir mais, hélas, je dois repartir tout de suite après le concert.
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