À l’intérieur d’un tribunal, Zain (Zain Alrafeea), un garçon de 12 ans, est présenté devant le juge. À la question : « Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ? «, Zainrépond : « Pour m’avoir donné la vie ! «. Capharnaüm retrace l’incroyable parcours de cet enfant en quête d’identité et qui se rebelle contre la vie qu’on cherche à lui imposer...

Choc émotionnel de Cannes 2018, Capharnaüm a divisé les festivaliers (certains dénonçant un trop plein de pathos), avant de décrocher le Prix du jury présidé par Cate Blanchett. On est de ceux qui applaudirent à cette décision. Le film de Nadine Labaki mérite d’être aimé, et pour de bonnes raisons.
Tourné caméra à l’épaule, à hauteur d’enfant, avec des comédiens castés sur place, en arabe et en Ethiopien (une des protagonnistes est une réfugiée africaine), dans un dédale de bidonvilles et de souks, censément situés à Beyrouth, mais pouvant aussi bien évoquer ceux du Pakistan, de l’Inde ou du Kenya... Tout y sonne juste et vrai. Aucun «mignonisme», mais pas de misérabilisme forcé non plus.L’environnement dans lequel vit Zain est infernal, mais la pulsion de vie du petit garçon emporte tout. Un peu comme dans une version naturaliste de Slumdog Millionaire ou un remake comtemporain du Kid de Chaplin, sans Charlot pour adoucir le propos.