Au naturel, la ressemblance est encore plus frappante qu’à l’écran.Surtout avec la petite pointe d’accent allemand qu’elle a gardé lorsqu’elle s’exprime (dans un français parfait)…Sensation des Rencontres d’Avignon, où 3 jours à Quiberon était présenté en avant-première, Marie Baümer nous a parlé, avec beaucoup d’intelligence et d’humour, de son travail sur le beau film qu’Emily Atef consacre à la fin de la vie de Romy Schneider.Sa performance devrait lui valoir la reconnaissance de la profession (probable nomination aux César) et du grand public qui l’a découverte en 2015 dans En Équilibre de Denis Dercourt, où elle jouait aux côtés d’Albert Dupontel et Cécile de France…
Jouer Romy, quand on lui ressemble autant, c’était une évidence, non?
Depuis que j’ai 16 ans, on me parle de ma ressemblance avec elle.On m’a plusieurs fois proposé de la jouer et j’ai toujours refusé.D’abord, parce que je n’aime pas beaucoup les biopics.Ensuite, parce qu’interpréter une telle icône c’était très risqué.Ce qui m’a séduite dans le scénario d’Emily, c’était que cela parlait de la femme et pas de la star, dans un moment de sa vie particulier. Le choix du noir et blanc était aussi très attirant…
Comment avez-vous travaillé le rôle?
J’ai regardé ses interviews, plus que ses films que je connaissais déjà.Ce qui m’intéressait, c’était son langage corporel quand elle ne jouait pas.Sa manière de fumer, assez masculine.Sa façon de suivre ses pensées, sans écouter les journalistes. Son accent délicat de la vieille bourgeoisie viennoise…Après, je me suis laissée libre dans l’interprétation pour ne pas tomber dans le piège de la copie.
Actrice allemande, travaillant en France, mère d’un jeune garçon… La ressemblance n’était pas que physique…
Oui, c’était assez difficile de prendre de la distance.Ca m’a amenée à un état de déséquilibre qui était bon pour le film, mais perturbant à titre personnel. Je suis une actrice plutôt Brechtienne, qui a l’habitude de laisser son personnage sur scène ou dans le film.Mais là, j’avoue que c’était plus compliqué de s’en détacher. Sans parler du côté émotionnel du film.C’est très physique de jouer la souffrance morale.À la fin, j’étais épuisée. Ce métier a beau être ma passion, je ne ferai pas ça quatre fois par an!
L’une des sources de souffrance de Romy, c’est la culpabilité qu’elle ressent par rapport à son fils.Mère et comédienne, c’est si compliqué que ça?
La mauvaise conscience vous accompagne toujours. J’ai essayé d’emmener mon fils avec moi là où je travaillais, mais ce n’est pas la place d’un enfant, non plus.J’ai aussi essayé d’être mère à 200 %quand je ne travaillais pas.J’ai dû y parvenir plus ou moins, car mon fils ne me fait pas de reproches.
Comprenez-vous la réaction de la fille de Sarah Biasini qui trouve que le film donne une mauvaise image de sa mère?
Je comprends que ce soit compliqué pour elle, qui a perdu sa mère si jeune. On lui avait envoyé le scénario évidemment, mais c’était une des questions qui me préoccupait. Je pense que le film donne une image empathique de Romy.Il montre ses failles, mais aussi son courage et sa générosité.Après les projections, les jeunes filles, qui ne connaissaient pas forcément l’actrice, me disent qu’elles ont été touchées.Le rapport à la célébrité et à la souffrance qu’elle peut engendrer, est un thème toujours très actuel…
Appréhendez-vous la réaction du public allemand, qui reprochait à Romy de l’avoir trahi en venant travailler en France?
Non, car je n’ai pas son niveau de célébrité.Pour les Allemands, elle était Sissi à jamais. Je n’ai pas ce problème-là. Je pense, au contraire, que les gens seront plutôt soulagés que j’ai enfin accepté de la jouer, depuis le temps qu’ils disent que je lui ressemble! (rires).
Et celle du public français?
Plus, car c’est une telle icône ici.Mais j’aime tellement ce pays et son cinéma que j’espère que cela donnera envie à d’autres réalisateurs de m’y faire tourner.
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