Un quinquagénaire (Eric Elmosnino) est victime d’un mal de dos fulgurant. Tous les médecins, les radiologues et les ostéopathes du monde ne peuvent rien pour lui: la racine de son mal est psychologique. Mais de son travail, de sa femme ou de sa famille, que doit-il changer pour aller mieux?

Après Les émotifs anonymes et Famille à louer, Jean-Pierre Améris signe avec Je vais mieux une troisième comédie, sur le mode sensible et délicat qui est le sien.
Eric Elmosnino incarne sans forcer son talent, ce personnage de gentil looser lunaire aux lombaires fragiles qu’on croirait sorti d’un dessin de Sempé. Le reste du casting est au diapason, avec Judith El Zein dans le rôle de l’épouse épuisée par la fragilité de son époux-enfant, François Berléand dans celui du patron exploiteur faussement paternaliste et Ary Abittan en copain compatissant mais inutile.
L’adaptation est fidèle au roman de David Foenkinos, qui avait pourtant laissé à Ameris toute latitude pour le trahir à sa guise. L’univers du réalisateur et celui de l’écrivain étant finalement assez similaires, le résultat manque de surprise et pâtit d’un rythme un peu indolent.Le mal de dos chronique (et symbolique) dont souffre le héros ne l’incite certes pas à faire des pirouettes.Mais le film finit par se traîner lui aussi de saynètes en saynètes, jusqu’à une fin ultra-prévisible. Jean-Pierre Améris peine décidément à retrouver dans ses comédies le niveau de celle qui l’a révélé (Les Émotifs anonymes).Je vais mieux est tout de même plus réussi que la précédente (Famille à louer).On retient la patte sensible du réalisateur, le coté BD des décors, avec des clins d’œil à Tati dans la mise en scène et la qualité de la direction d’acteurs, tous impeccables. Le film est à prescrire à ceux qui souffrent, comme le héros, du «mal du siècle».Il mettra certainement du baume sur leurs douleurs physiques et (surtout) psychologiques…