Castro (Jean-Pierre Bacri), star du petit écran sur le déclin se rend à la pendaison de crémaillère de sa productrice et amie de longue date, Nathalie (Léa Drucker), qui a emménagé dans une propriété près de Paris. Hélène (Agnès Jaoui), sœur de Nathalie et ex-femme de Castro, est elle aussi invitée. Quand ils étaient jeunes, ils partageaient les mêmes idéaux, mais le succès a converti Castro au pragmatisme (ou plutôt au cynisme), tandis qu’Hélène est restée fidèle à ses convictions. Leur fille, Nina (Nina Meurisse), qui a écrit un livre librement inspiré de la vie de ses parents, se joint à eux. Alors que Castro assiste, impuissant, à la chute inexorable de son audimat et que Nathalie prépare déjà, en douce, sa succession, Hélène tente désespérément d’imposer dans son émission une réfugiée afghane. Pendant ce temps, la fête continue et les voisins pètent les plombs à cause du bruit...

Notre avis
Une fête qui bat son plein et Bacri qui râle au milieu: difficile de ne pas penser d’emblée au récent Sens de la fête de Nakache et Toledano.Mais (pardonnez leur impudence), c’est plutôt à Molière que se réfèrent les Jaoui-Bacri pour leur nouvelle comédie de mœurs contemporaines.La maison, dont on vient pendre la crémaillère, a des airs de Versailles.Avec son roi (Bacri en vedette de la télé vieillissante, mélange d’Ardisson et de Drucker), sa reine (Lea Drucker encore une fois géniale), sa cour (un youtubeur, un acteur célèbre, un documentariste dans la panade...), ses valets (un chauffeur ambitieux, une serveuse midinette, adepte des réseaux sociaux) et ses manants (les voisins paysans dérangés par le bruit).Comme toujours chez les JaBac, les dialogues sont brillants, les vannes fusent et tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le petit monde médiatique. La mise en scène est éblouissante (Robert Altman dans le viseur) et Bacri est grand.Surtout quand il imite Montand ou chante du Bashung!