25 ans après sa formation, No One Is Innocent reste un phénomène en live. En studio, ça dépote aussi, comme le prouve leur dernier album Frankentein, paru le 30 mars.Un véritable brûlot dont Kemar Gulbenkian, chanteur et parolier du groupe nous a dit quelques mots avant leur concert de Nice ce jeudi 12 avril...

Comment faites vous pour garder autant d’énergie après 25 ans d’existence ?
On est très exigeant avec nous-mêmes en studio pour avoir l’intensité que requièrent nos chansons. On pense au live dès les premières prises. Il faut que ça sonne comme en concert.
Pas de lassitude après tout ce temps?
Non, on aime toujours autant jouer ensemble.C’est notre seule raison de continuer. On est comme les vieux couples, maintenant: on se connaît bien, on sait gérer les egos, les crises, les déprimes qui rythment la vie d’un groupe de rock .
Les textes sont toujours aussi engagés...
C’est pas comme si le monde allait mieux, non plus ! Le terrorisme, les attentats, la guerre en Syrie, la montée du populisme...Tout ça infuse forcément nos textes puisqu’on a choisi de parler des choses qui nous concernent plutôt que de chanter l’amour et les tourments de l’adolescence. Ce qui se passe glace le sang.Le thème de l’album, c’est la fabrique du monstre. Comment on se prend dans la gueule tout ce qu’on a mal géré depuis 50 ans. D’où le titre: Frankenstein.

Pourquoi cette reprise de «Paranoïd» ?
Black Sabbath c’est le groupe qui nous colle à la peau, encore plus que Rage Against The Machine. Sans eux, pas de Metallica, de Rammstein, ni de No One.On a commencé à travailler «Paranoïd» pour le fun, mais on s’est aperçu que ça faisait sens de l’avoir sur cet album, alors on l’a gardée.

Jouer au stade de France avant AC/DC et Les Insus, ça fait quel effet?
Enorme.Quand tu rentres dans le tunnel et que tu entends le bruit du stade tu n’en mène pas large.Mais c’est pour ce genre d’émotion qu’on fait ce boulot.
Propos recueillis par Philippe DUPUY