Misako (Ayame Misaki) est audiodescriptrice de films. Elle passe son temps à décrire les objets, les sentiments et le monde qui l’entoure pour les malvoyants. Lors d’une projection-test, elle rencontre Masaya (Masatoshi Nagase), un photographe au caractère affirmé dont la vue se détériore irrémédiablement. Naissent alors des sentiments forts entre un homme qui perd la lumière et une femme qui la poursuit…

La réalisatrice japonaise préférée du Festival de Cannes (Grand Prix 2007 pour La Forêt de Mogari, elle était encore en compétition l’an dernier), déçoit un peu avec ce film bavard, voire verbeux, qui rompt avec la veine contemplative et élégiaque qui est la sienne . Alors que personne ne filme mieux qu’elle le vent dans les arbres, la brume sur les montagnes, la pluie dans la plaine, l’écume des vagues et celle des jours, la voilà embarquée dans une romance lourdement philosophique, où l’on apprend que «rien n’est plus beau que ce que l’on a sous les yeux et qui s’apprête à disparaître» et d’où il ressort qu’«on ne voit bien qu’avec le cœur». Merci Saint-Exupéry, à vous Tokyo! Heureusement, les scènes dans lesquelles la jeune femme part la visiter sa mère à la campagne permettent d’alléger un peu la charge philosophique, avec, notamment, un formidable moment où Misako, les yeux fermés sur le porche de la maison de sa mère, retrouve les sons de son enfance. Le spectateur retrouve alors la Naomi Kawase qu’il préfère. Celle d’Hotaru (2000) de La forêt de Mogari (2007) ou de Still the Water (2014).