On l’a découverte en 2011 à Jazz à Juan, en première partie de Raphael Saadiq.Sa longue silhouette, sa voix profonde et l’intensité qu’elle mettait dans ses chansons, avaient fortement impressionné les spectateurs de la pinède.Imany nous avoue pourtant qu’elle n’en menait pas large : « C’était un de mes premières premières parties.Devant un artiste de cette stature et dans cet endroit mythique, je ne pourrais jamais l’oublier! »
Cinq ans plus tard, elle est en tête d’affiche du festival des Nuits du Sud à Vence avec un single, « Don’t be shy », qui cartonne dans toute l’Europe et est bien parti pour devenir un des tubes de l’été.« L’histoire de cette chanson est originale, raconte Imany. Je l’ai écrite pour la BO du film d’Audrey Dana , Sous les jupes des filles.Mais ce n’est pas moi qui la chantais.Lorsque la maison de disques a décidé de sortir la BO, j’en ai enregistré une version acoustique pour compléter le CD.Elle a commencé à cartonner sur internet et des Djs russes qui avaient déjà remixé certaines chansons de mon premier album pour le marché Russe m’ont demandé la permission d’en faire une version electro.J’ai dit oui à condition qu’ils ne trafiquent pas la voix et qu’ils conservent la structure du morceau. En écoutant le résultat, j’étais un peu dubitative parce que ce n’est pas mon genre de musique mais mon producteur était certain que ça allait marcher.Il ne se doutait quand même pas à quel point… ».
Mais que ses fans se rassurent: le deuxième album d’Imany, The Wrong Kind of War, à paraître le mois prochain, ne sera pas electro :« D’abord parce qu’il a été écrit bien avant que cette chanson se mette à passer partout.Ensuite parce que ce n’est pas du tout mon truc, musicalement.J’aime bien danser dessus, mais je ne me verrais pas en chanter sur scène ». Il ne contiendra pas, non plus de chanson en français : « Ca ne collait pas.Pourtant on a écrit 60 chansons pour cet album et plusieurs en français.Mais au final, on n’en a gardé aucune.Ca ne veut pas dire que je n’en ferai pas la prochaine fois.Je vais continuer à essayer ».
L’anglais c’est à New York, où elle était partie faire du mannequinat que cette Française d’origine comorienne, l’a appris. « Je suis née en France, mais je suis devenue adulte aux États-Unis, confie-t-elle.Aussi, je garde une relation particulière avec ce pays et ce qui s’y passe aujourd’hui me rend très triste. On a l’impression de regarder ce pays s’auto détruire.La ségrégation qu’ils ont pourtant combattue y est plus présente que jamais.Moins visible, donc plus difficile à combattre.Je peux dire que c’est là-bas que je me suis vraiment sentie noire pour la première fois.Pourtant, c’est aussi vivre là-bas qui m’a donné le courage de me lancer dans la chanson.Plutôt que de rêver ma vie, j’ai essayé de la vivre.Je ne suis pas certaine que j’aurais eu cette audace si j’étais restée ici ».

Endometriose : "La première concernée"

« Je suis marraine depuis deux ans d’une association, ENDOmind, qui a pour voation de faire connaître cette maladie, l’endométriose, qui touche 2 à 4 millions de femmes en France et quelque 180 millions dans le monde.Ce sont des estimations car il n’y a pas encore d’études scientifiques sur cette maladie et quasiment pas de prise en charge des malades. Ca va changer car il y a une campagne nationale pour la faire reconnaître, mais pendant longtemps, pour les médecins c’était une « maladie imaginaire », c’était dans la tête des femmes! Alors que ce sont des douleurs chroniques très violentes, c’est la première cause d’infertilité, c’est une fatigue chronique…
C’est la personne qui s’occupe d’organiser mes déplacements qui m’a demandé de soutenir son association, sans savoir que j’étais moi-même atteinte.Je n’ai donc eu aucun mérite à lui dire oui : j’étais la première concernée! Depuis, j’y mets toute mon énergie ».