
Très beau portrait de femme, le film nous la fait découvrir dans sa jeunesse, alors qu’elle vient de subir une ablation du sein consécutive à un cancer. Déjà passionnée de musique (elle deviendra une critique célèbre) et décidée à mordre la vie à pleines dents, elle a pour modèle une tante, dont on fête l’anniversaire et qui, pendant que les enfants dressent son panégyrique, se souvient surtout avoir fait l’amour sur la commode de l’appartement. La scène donne le ton au film, qui va s’étirer sur près de deux heures trente sans qu’on voit le temps passer.
40 ans plus tard, on retrouve Clara retraitée et dernière occupante de l’immeuble où se passait la fête.Le boom immobilier a chassé les anciens occupants vers les banlieues, des tours et des hôtels à touristes ont remplacé les anciens bâtiments. Clara est restée, malgré les offres de plus en plus pressantes des promoteurs et les conseils de ses enfants d’y céder.L’arrivée d’un nouvel acheteur, fraîchement émoulu d’une école de commerce, va l’obliger à mener son dernier combat…
Avec une fluidité remarquable dans le récit et la mise en scène, Kleber Mendoça Filho dresse, en même temps qu’un portrait de femme très subtil (Clara n’a pas que des bons côtés et peut s’avérer cassante et obstinée), un état des lieux sans concession de l’évolution de la société brésilienne, partagée entre préservation d’un certain art de vivre et course au progrès.Une réussite qui pourrait lui valoir de figurer en bonne(s) place(s) au palmarès.
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