Dans une galaxie très, très lointaine, 30 ans après la victoire de l’Alliance sur l’Empire, le maître Jedi Luke Skywalker (Mark Hamill) a disparu. En son absence, le sinistre « Premier Ordre » est né des cendres de l’Empire et le « Suprême Leader » Snoke (Andy Serkis), qui le commande, menace de détruire la République.Pour le combattre, la générale Leia (Carrie Fisher) envoie son meilleur pilote, Poe Dameron (Oscar Isaac), à la recherche de son frère Luke…


Malgré le matraquage promotionnel à la limite du supportable qui, depuis des semaines, prépare la sortie du film, force est de reconnaître qu’on est tout ému en voyant défiler sur l’écran le fameux résumé des épisodes précédents, accompagné de la non moins fameuse musique symphonique de John Williams. Dix ans qu’on attendait ce moment ! Enfin, pas tout à fait pour être honnête. La deuxième trilogie (dite « prélogie » ) avait été plus déceptive qu’autre chose. Qu’en sera-t-il de la troisième?
Dès le premier plan du Réveil de la Force, un doute s’installe : le projectionniste aurait-il confondu les bobines (ou plutôt la clé numérique) du Réveil de la Force avec celles d’Un nouvel espoir, le premier Star Wars (à l'époque on disait Guerre des étoiles) sorti en 1977 ? Le vaisseau amiral de la flotte, les Tie Fighters, les Stormtroopers, les uniformes des officiers, le cadrage, les enchainements, les couleurs, les décors …Tout est quasi identique (jusqu'au doublage catastrophique)!



La suite confirme cette impression de vrai-faux remake. La Planète Jakku (!) où vit Rey (!!) , la jeune héroïne, est une réplique à l’identique de Tatooine, celle où a été élevé Luke Skywalker .Et Rey, elle-même, lui ressemble comme…Une fille (ceci n'est pas un spoiler, juste une intuition).
Malgré son sabre rouge à double garde (dont l’utilité n’apparaît qu’à la fin), le nouveau méchant Kylo Ren est une pâle copie de Dark Vador, sans le respirateur, mais avec une grosse voix de synthèse pour faire plus méchant. Pendant 2h15, à l'écran, c'est Retour vers le futur du Retour de la Vengeance de La Guerre des Etoiles. Jusqu’à une scène de taverne copiée presque plan pour plan, et à l’attaque finale d’une énième Étoile Noire ! Sans parler des relations familiales que l’on devine immédiatement entre les nouveaux héros et les anciens (nouveau leitmotiv : «Je suis ton fils ! »). De sorte qu’on n’est pas surpris une seconde de revoir débarquer Han Solo et Chewbacca avec 30 ans de plus, ni Carrie Fisher en Mamie Leia, avec une coiffure sans coquillage sur les oreilles.

Visiblement, la volonté de JJ Abrams et de Disney, désormais aux commandes de la saga, est de renouer avec l’univers naïf et le ton bon enfant de la première trilogie. Mais ce qui en faisait le sel est presque totalement absent : l’humour tombe le plus souvent à plat et les nouveaux jeune héros, aussi lisses que des bébés Disney, n’ont pas le moindre charisme. Le pire étant le méchant, Adam Driver, qui, sans le masque de Kylo Ren, ferait presque regretter Hayden Christensen en Anakin Skywalker. C'est dire...
Restent le plaisir nostalgique de revisiter les canons de la saga et des scènes de poursuites spatiales particulièrement spectaculaires en 3D. Les duels au sabre lasers eux laissent plutôt à désirer... Mais, au fond, peu importe: le succès est, de toute façon, assuré. Record (d'entrées) à battre : celui d’Avatar.


Résumé des épisodes précédents

Un nouvel espoir de George Lucas (1977)
Dans une galaxie très, trés lointaine, les forces de l’Alliance rebelle, aidées par les chevaliers Jedi s’opposent à celles de l’Empire.La gentille princesse Leia est capturée par le chef des méchants, Dark Vador... Un western spatial bon enfant, qui marque le début de l’ère des effets spéciaux et culmine avec l’attaque de l’Etoile Noire. Le film qui a transformé les cinémas en parcs d'attractions.

L’Empire contre-attaque de Irwin Kershner (1980)
Luke Skywalker doit interrompre son initiation à la Force par maitre Yoda pour aller sauver son ami Han Solo capturé par Jabba le Hutt (qui a également réduit Leia en esclave sexuelle. Slurp !). Le plus noir et sans doute le meilleur film de toute la saga.

Le Retour du Jedi de Richard Marquand (1983)
«Je suis ton père»: la filiation entre Luke et Dark Vador est révélée. Vador se retourne contre l’Empereur pour sauver son fils et meurt en Jedi. L’Alliance triomphe.Un bon dénouement, menacé de "mignonnisme" par un trop plein de gentils Ewoks.

La Menace fantome de George Lucas (1999)
32 ans avant les évènements précédents, Obi Wan Kenobi initie Anakin Skywalker, futur père de Luke, à la Force et libère la planète de la reine Padmé Amidala des forces Sith. Début de la «prélogie» (deuxième trilogie), hélas gâché par l’épouvantable Jar Jar Binks, pire personnage de la saga, tout droit sorti d’un dessin animé pour enfants.

L’Attaque des clones de George Lucas (2002)
Anakin tombe amoureux de Padmé, le chancelier Palpatine prend le pouvoir, les Jedi font la guerre aux séparatistes. Grosse prise de tête mais consécration pour Georges Lucas, avec la présentation du film au festival de Cannes (qui inaugure avec lui son premier projecteur numérique).

La Revanche des Sith de George Lucas (2005)
Anakin découvre que Palpatine est un seigneur Sith, mais lui fait allégeance pour sauver Padmé. Passé du côté obscur de la Force, il devient Vador et lmassacre du jedi tandis que Padmé donne en secret naissance à deux enfants (Luke et Leia) avant de mourir. Présenté en ouverture du Festival de Cannes, un très bon épisode, dont la noirceur rappelle L’Empire Contre Attaque et qui bénéficie de tous les progrès des effets spéciaux numériques.