Au cœur de l’été pyrénéen, Caroline (Isabelle Carré), parisienne et mère de famille d’une quarantaine d’années, débarque dans un petit village de montagne. Elle doit organiser dans l’urgence les funérailles de sa mère (Mathilde Monnier), voyageuse volage, avec laquelle elle n’avait plus de relations. Au village, Caroline est accueillie par Pattie (Karin Viard), qui s’occupait de la maison de sa mère en son absence et qui n’aime rien tant que raconter ses aventures sexuelles avec les hommes du coin. Alors que toute la vallée se prépare pour les fameux bals du 15 août, le corps de la défunte disparaît mystérieusement et un inconnu célèbre (André Dussolier) arrive pour l’enterrement…



Quintessence du cinéma des frères Larrieu, 21nuits avec Pattie synthétise tout ce qui était en germe dans leurs films précédents (Peindre ou faire l’amour, Le Voyage aux Pyrénées, L’amour est un crime parfait…).
On y retrouve les ingrédients en « isme » qui en font la saveur particulière (régionalisme, naturalisme, érotisme, surréalisme…), condensés dans une comédie érotico-policière admirablement servie par des comédiens en verve : Karin Viard, dans un rôle déluré déjà rodé avec Lolo le film de Julie Delpy sorti récemment, Isabelle Carré en jeune femme à la libido en berne que la fréquentation de Pattie et la chaleur de l’été vont réveiller, Denis Lavant en idiot du village obsédé sexuel, Mathilde Monnier en fantôme maternel fugueur et dansant et André Dussolier en simili Le Clezio, possiblement nécrophile…
Tout ce petit monde vit, mange, danse et baise avec entrain dans ce « songe d’une nuit d’été » aussi déluré dans le texte que chaste dans les images.
Pour ceux qui se demandaient encore où voulaient en venir les Larrieu, la réponse est dans 21 nuits avec Pattie.