«Big in Japan»... l’air du tube d’Alphaville résonne aux oreilles de Mehdi Parisot, alias Medi, depuis que son premier single, «How would you do it» , récemment sorti au pays du soleil levant, pointe en première place de l’airplay local. Après ses concerts aux Escaravatiers et à Nice cette semaine (1), le Niçois s’envolera pour Tokyo où il est , avec les Faces, Coldplay et The Arctic Monkeys, l’un des invités du Fuji Festival, le plus grand événement musical du pays. «J’ai encore du mal à y croire tant cela semble du domaine de l’inconcevable, confie-t-il. Les choses vont tellement vite en ce moment...».
Depuis la sortie de son premier album au mois de janvier (2) et l’avant-première qu’il en a donné au Midem, les choses se sont effectivement précipitées pour l’ancien pilier musical des bars du vieux Nice, qui sera également au programme cet été de l’iTunes Festival de Londres: «C’est cool en ce moment d’être un musicien français à l’étranger, remarque-t-il. Grâce à Phœnix, à Air, et à plein d’autres groupes, l’image musicale du pays a changé».
Mais si l’album cartonne en radio et sur iTunes, Medi ne le doit qu’à son propre talent de compositeur et de chanteur, dans une veine assez proche de celle de Lenny Kravitz, en plus soft. Et peut-être aussi à sa belle gueule et à son look 70’s. Avec ses longs cheveux bouclés, ses jeans, sa chemise ouverte, son collier et ses boots pointues, on le croirait sorti d’une photo d’album de Cactus ou de Neil Young. Ses goûts musicaux sont d’ailleurs étonnamment rétro : «Mes parents écoutaient beaucoup de Rhythm ‘n’ Blues et nous amenaient aux concerts avec mes frères. Ca a forcément influencé mes choix musicaux. J’ai des souvenirs étonnamment précis d’un concert des Stay Cats au théâtre de Verdure alors que je ne devais pas avoir plus de trois ans».
Rencontres
Formé au conservatoire de Nice par la famille Ceccarelli, puis découvert par Dave Stewart (oui, LE Dave Stewart), alors qu’il chantait sur une plage de Juan les Pins, Medi a enregistré son premier disque, Medi and the medecine show à Londres sous la direction du leader d’Eurythmics. «L’album n’a pas très bien marché, mais je suis fier des chansons qui sont dessus. J’en réenregistrerai peut-être certaines».
La troisième rencontre décisive fut celle avec Charlie Winston: «On a joué ensemble dans les bars de Nice avant qu’il soit connu et j’ai participé à l’enregistrement de son premier disque. Je l’ai ensuite accompagné à la batterie en tournée et sa maison de disques, Atmosphériques, m’a proposé d’enregistrer mon propre album. Là, on vient tout juste de finir l’enregistrement de son second disque et j’ai dû quitter le navire pour faire mes propres concerts. On est des potes qui avancent ensemble. J’aime ce sentiment d’appartenir à une communauté de musiciens, liés les uns aux autres».
De son côté, Medi ne ménage pas sa peine pour faire connaître les amis dont il aime la musique: Little Barrie, David Zincke, un anglais installé à Nice, Michael Rault, découvert lors de ses concerts au Canada, Vasco, avec lequel il a cosigné plusieurs chansons de l’album ou Raphael Saadiq avec lequel il est monté sur scène à Paris et aux Eurockeennes de Belfort. «Je n’oublie pas d’où je viens ni ce que je dois aux rencontres que j’ai faites, conclut-il. Musicien, c’est un métier de partage avant tout».
(1) vendredi 22 juillet au théâtre de Verdure de Nice en première partie de Cocoon pour le festival Crazy Week. Renseignements et réservation: http://www.ivoiremusic.fr TEL: 04.97.25.81.52
(2) You got me (moving) Atmosphériques
Interview express
Bientôt les vacances?
Mais j'ai l'impression d'y être sans arret en vacances. Je voyage, je rencontre des gens super. Ma famille est avec moi. Je joue à Nice, on va y tourner le clip du second single au mois d'aout... Que demander de mieux?
A quand le prochain album alors?
J'ai déjà pas mal de chansons en tête. Mais il faut que je trouve le temps entre ma nouvelle tournée qui démarre à l'automne et celle de Charlie Winston que je continue à accompagner. Je voudrais aller assez vite et retravailler avec Tony Berg qui m'a permis de trouver mon son. Je crois que j'ai encore des choses à donner dans cette veine là..
Il y aura des chansons en français ?
Je ne sais pas encore. En tout cas ce n'est pas exclu du tout. Je ne m'interdit rien. Au contraire, j'espère pouvoir faire un jour un disque en français et le vendre aussi bien à l'étranger.
Au Midem tu es intervenu contre le système des quotas en radio qui pénalisent les artistes français qui chantent en anglais. Ca a bougé de coté là?
Pas encore. Mais j'ai l'impression que ce système est entrain de disparaitre de lui meme. Mon disque est de plus en plus programmé en radio, comme ceux de Phoenix, de Cocoon ou de Syd Matters...
Qu'a changé le succès dans ta vie?
Je rencontre plus de gens qui me sourient et je suis à 100% dans ma musique. C'est juste extrêmement bon, franchement.
Ton compte Tweeter est trés actif. Tu es technophile?
Pas vaiment . Mais je m'en sers pour correspondre avec mes potes musiciens et pour les faire connaitre aux gens qui me suivent. On est peut-être la première génération de musiciens qui profitera enfin des bienfaits d'Internet après que l'industrie du disque en ait beaucoup souffert...
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