Depuis Ne le dis à personne Guillaume Canet a une cote d'enfer. Tout le monde l'aime. Avec un pareil casting et la promesse d'un film de copains au bord de la mer, son nouveau film est donc assuré de faire un carton. On peut néanmoins trouver plutôt décevant que celui qui incarne à lui seul la promesse d'un jeune cinéma français d'auteur grand public se contente de rabâcher des thèmes cent fois abordés, dans un énième film choral mettant en scène les sempiternels mêmes bobos parisiens qui se regardent le nombril, l'été au bord de la mer. Seule l'implication personnelle de l'auteur dans un récit qu'il jure être le plus personnel et intime de sa jeune carrière justifie, apparemment, que l'on passe deux heures trente à écouter leurs jérémiades et à supporter leurs égos envahissants.

Coté mise en scène on est assez loin des références annoncées (Husbands, Les copains d'abord) et même des films d'Yves Robert ou de Sautet qui font référence dans le genre ( Un elephant ça trompe enormement, Vincent François Paul et les autres). C'est joli, léché, carte postale, mais aussi plat que le bassin d'Arcachon à marée basse (en dehors du plan séquence d'ouverture pour le coup très tape à l'oeil). On ne croit pas une seconde au coming out de Magimel, déclarant sa flamme à son vieil ami Cluzet, le personnage du bon pêcheur d'huitres moralisateur (Joel Dupuch) est au delà du cliché, Cluzet en fait des quintaux, la fin lacrymale est à la limite du supportable et la place à l'affiche de Jean Dujardin, qui n' a que trois scènes, dont une en semi coma et l'autre en mort, frise la publicité mensongère... Sinon, Cotillard est très bien, la trop rare Valerie Bonneton hérite par miracle du meilleur rôle ( celui de la femme de Cluzet) et la musique fera une bonne compile pour les prochaines vacances au cap Ferret. Le numéro de l'office du Tourisme doit être au générique.