Largué par sa femme alors qu'il purge une peine de prison pour avoir tué
un homme (par accident, selon lui) , Constant Billot ( Daniel Auteuil) fait un
accident vasculaire cérébral qui le prive d'une partie de ses facultés mentales et
de son vocabulaire. Malgré ce handicap, il profite de son séjour à l'hôpital pour
s'évader et trouve refuge en bord de Seine dans une péniche plus ou moins
abandonnée. Mais Silvia (Medeea Marinescu) , une jeune fille adoptée qui rêve de
quitter ce coin perdu, le surprend et lui propose aussitôt un marché : s'il ne veut
pas être dénoncé à la police, il devra tuer sa mère adoptive, Jeanne (Sabine Azema)
afin qu'elle puisse toucher son héritage. C'est donnant, donnant. Mais Constant
n'est pas un assassin et un piège plus redoutable que la prison va se refermer sur
lui: celui des sentiments qu'il éveille en Silvia et réveille, bien malgré lui en
Jeanne...
Après les succès publics de Je vous trouve très beau (2005) et d' Enfin
veuve (2008), Isabelle Mergault poursuit dans la même veine de comédie bucolique (
voire fluviale) avec ce troisième long métrage mollasson qui se traine comme la
péniche sur son canal et ne prête à sourire que très sporadiquement. Livrés à eux
mêmes, Daniel Auteuil en (chaud) lapin crétin et Sabine Azema en veuve joyeusement
affolée par la soudaine présence du mâle, en font des quintaux sans arracher le
moindre éclat de rire. Visiblement perdue dans ce festival de cabotinage, la pauvre
Medeea Marinescu, que l'on avait pu trouver fort émouvante auprès de Michel Blanc
dans Je vous trouve très beau, ne sait plus sur quel pied danser et finit par jouer
tout à fait faux. Les seconds rôles caricaturaux (le coiffeur forcement homo, le
voisin raciste... ) ne font qu'accentuer le pathétique de l'affaire et on ne rit
plus du tout. Le capital de sympathie dont bénéficiait la réalisatrice depuis Je
vous trouve très beau ( 3,5 millions d'entrées) risque de s'épuiser assez
rapidement.