Ancien champion de natation, Adam (Youssouf Djaoro), la soixantaine, est depuis longtemps maitre nageur dans un hôtel de N’Djamena.Son fils Abdel (Diouc Koma) l’aide dans son travail. Mais les nouveaux propriétaires Chinois de l’hôtel trouvent Adam trop âgé pour ce travail et l’obligent à céder la place à son fils.Adam se retrouve ainsi affecté à la barrière d’entrée.Une déchéance insupportable pour celui que tout le monde appelle « Champion ».Alors qu’une guerre civile se prépare, le gouvernement fait pression sur la population pour soutenir l’effort de guerre.Harcelé par un chef de quartier, Adam prend conscience qu’il pourrait résoudre ses deux problèmes à la fois en envoyant son fils à la guerre...

Quatrième long-métrage du réalisateur tchadien Mahamat-Saleh Haroun, ce « petit » film africain pourrait trouver grâce au « Prix du jury » que lui a décerné le dernier Festival de Cannes, un public plus large que de coutume.Ce serait justice, même si tout n’est pas totalement réussi dans cette métaphore biblique du sacrifice d’Abraham, qui mêle habilement fiction et documentaire pour dénoncer, en peu de mots, la corruption, la violence et le délitement des rapports familiaux dans une Afrique ravagée par les guerres civiles.