“Je suis un tonnerre roulant de pluie battante/Je viens à toi comme une tornade”. Les premières paroles d’Hell’s Bells, une des chansons les plus connues d’AC/DC, les fans se les sont répétées toute l’après midi pour conjurer le mauvais sort en scrutant le ciel d’un œil inquiet. Et ça a marché ! L’alerte météo qui annonçait un orage sévère, menaçant le concert d’annulation, ne s’était pas pourtant trompée. Mais c’est un déluge de décibels qui s’est abattu hier soir sur le stade Charles Ehrmann pour le concert tant attendu du groupe australien.
40 000 fans avaient fait le déplacement de tout le sud de la France et au-delà, bravant le mauvais temps pour être au rendez vous du « Rock’n’Roll Train ». Sans doute y a –t-il eu des défections de dernière minute, car les organisateurs en annonçaient 45 000 et la « pelouse or » n’était pas pleine. Mais le gros des troupes était là, hommes, femmes et enfants (en nombre étonnant : c’est Assdessland ou quoi ?), marée de cornes clignotantes sur la tête, prêts à célébrer la grand messe hard rock.
De l’électricité dans l’air
En première partie, Killing Machine a fait patienter les plus courageux sous l’averse, et Slash a fait mieux qu’assumer son statut d’ex-guitariste de Guns ‘n’ Roses avec un set complet d’une dizaine de chansons dont quelques titres phares de son ancien groupe (Night Train, Civil War, Sweet Child of Mine), concluant d’un Paradize City que l’on n’est pas prêt d’oublier, sous la pluie, seul sur l’avancée de scène.
A 20h45 pétantes (c’est le mot), Angus et sa troupe ont mis en marche le « Rock’n’Roll Train » dans un vacarme d’enfer. Le show, rodé par presque deux années complète de tournée autour du monde , ne réserve plus guère de surprises (les fans n’en attendent d’ailleurs pas), mais il est toujours aussi carré et efficace : un tiers du dernier album (Black Ice) , un tiers de Back in Black, un tiers de classiques incontournables (Highway to Hell , of course).
Les titres s’enchainent comme à la parade dans un ordre inchangé depuis le début de la tournée. Brian Johnson est en voix et Angus , toujours en costume d’écolier malgré ses 57 printemps et une calvitie bien avancée, enfile les solos comme des perles. Les kangourous osent même un « Thunderstruck » (Foudroyé) risqué mais anthologique compte tenu des circonstances. Le son est plus que correct, les écrans fonctionnent à merveille offrant une visibilité idéale jusqu’au fond du stade, les cornes clignotent dans la fosse et la soirée serait idéale si le ciel ne continuait pas à se montrer menaçant et à lâcher lui aussi des salves sporadiques sur le foule. Mais il fallait décidément plus que quelques gouttes pour doucher l’enthousiasme des fans et du groupe qui a peut-être livré à Nice, contre les éléments, l’un des meilleurs concerts du Black Ice Tour.
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