Le personnage de Fatal Bazooka est né en 2002 de l’imagination de Michaël Youn, pour les besoins du « Morning Live », l’émission matinale de M6 qu’il animait à l’époque. Les chansons parodiques de ce gangsta rappeur à la française (« T’as vu » « Fous ta cagoule », « Mauvaise foi nocturne » avec Pascal Obispo ou encore « Parle à ma main « avec la chanteuse Yelle), ont connu un succès inattendu et ont largement contribué à lancer la carrière de Michaël Youn. Après une série de succès au cinéma également (La Beuze, Les 11 Commandements, Iznogood), la popularité de l’ex- animateur commençait à s’essouffler sérieusement à force de mauvais films. Ce qui l'a sans doute incité à réactiver son personnage fétiche et, comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, a passer à la réalisation.

Bref, on y va à reculons et on en sort... plutôt agréablement surpris !
Fatal pourrait être à Michaël Youn ce que Brice de Nice a été à Jean Dujardin. Son personnage de gangsta rappeur bête et vulgaire est tordant et Youn, qui connaît bien les coulisses du show-business pour les avoir beaucoup fréquentées, lui invente un destin crédible au cinéma, avec une mise en scène rythmée et clinquante qui colle parfaitement au sujet.
On reste certes dans la comédie trash, mais pour une fois, c’est assez réussi et drôle. En tout cas, c’est ce que l’on a vu de mieux jusqu’ici en France, dans le genre des « stupid comedies » popularisées aux USA par le trio Ben Stiller/Farrelly/Will Ferrel.
Les 8-15 ans vont adorer le côté pipi-caca-boudin régressif de l’affaire et ceux qui détestent le hip-hop se délecteront de cette parodie au bazooka de son univers bling-bling et vulgaire.