Ils s’appellent Ponijao, Bayarjargal, Mari et Hattie et sont nés en Namibie, en Mongolie, au Japon et en Californie. Leurs conditions de vie sont radicalement différentes, pourtant ces bébés ont la même mission à accomplir : devenir assez forts et assez intelligents pour marcher et parler comme des Hommes. Une caméra les suit au quotidien jusqu’à ce qu’ils fassent leurs premiers pas et prononcent leurs premiers mots...
Alain Chabat a porté pendant cinq ans le projet "Bébés" et l’a produit à hauteur de 4 millions d’euros. Son idée était de filmer le développement de bébés humains à la façon d’un documentaire animalier, sans paroles, ni commentaires, ni sous titres. Pour cela il a fait appel à un réalisateur de documentaires au long cours, Thomas Balmès, qui a dirigé simultanément pendant 18 mois quatre équipes de tournage en Afrique, au Japon en Mongolie et aux Etats-Unis, tournant plus de 300 heures de rushes pour aboutir au résultat final. La bande originale, evidemment trés présente, est signée Bruno Coulais (Microcosmos, Le Peuple migrateur, Océans).

Eviter l'effet "vidéo gag"

Filmer les bébés humains comme des animaux, le concept pouvait paraître un peu choquant a priori. Il est pourtant parfaitement opérant et permet de montrer les différences culturelles dans l’approche de l’éducation des très jeunes enfants, sans qu’il soit besoin d’ajouter le moindre discours aux images.Même si l’on sourit plus souvent qu’on ne s’émeut à regarder les quatre bébés s’éveiller maladroitement à la connaissance de leur corps et de leur univers, les cadrages, la musique et le rythme, très cinématographiques, évitent, fort heureusement, l’effet « vidéo gag ».
On n’apprend certes pas grand-chose que l’on ne sache déjà sur les conditions extraordinairement différentes dans lesquelles sont élevés les enfants dans le monde et le parti pris de ne choisir que des familles aimantes et attentives à l’éducation de leurs enfants gomme toutes les aspérités qu’aurait pu avoir un documentaire plus exhaustif. Mais le film est un hymne à l’amour parental qui fait mentir Jordy (philosophe du XXe siècle) : finalement, ce n’est pas si dur d’être un bébé!