C’est un Robin des Bois « new look » que l’on découvrira mercredi en ouverture du 63e Festival de Cannes et dans les salles.
Contrairement à la plupart de ses nombreux prédécesseurs, le réalisateur Ridley Scott (Galdiator, American Gangster, Alien, Blade Runner, Thelma et Louise) a, en effet, situé son histoire avant que Robin ne prenne le «maquis» dans la forêt de Sherwood.
Rebaptisé Robin Longstride, le héros, incarné cette fois par Russel Crowe (Gladiator, LAConfidential) est un humble archer de la Couronne venu aider Richard Cœur de Lion à défendre la Normandie contre les Français.De retour en Angleterre après avoir assisté à la mort de son roi bien aimé, il découvrira l’étendue de la corruption qui ronge son pays mis en coupe réglée par le prince Jean, frère cadet de Richard et entrera en résistance.
Moderniser le mythe
Ridley Scott, qui explique n’avoir aimé aucun des Robin des Bois de cinéma, «à part la parodie de Mel Brooks» (Sacré Robin des Bois), insiste sur sa volonté d’en finir avec l’image stéréotypée d’un Robin en collants verts et chapeau à plume.Une image qui a fait florès au cinéma
Il existe, en effet, une bonne centaine de versions différentes de l’histoire de Robin des Bois, la première remontant à... 1908 (Robin Hood and his Merry Men)! La dernière date de 1991, avec Kevin Costner dans le rôle-titre (Robin des bois prince des voleurs). Russel Crowe la compare aimablement à «un clip de Bon Jovi»...
Pour moderniser le mythe de Robin des Bois, Ridley Scott a donc mis en évidence ses traumatismes de jeunesse (il a assisté à l’execution de son père à l’âge de 5 ans, puis a subi de mauvais traitements dans le monastère où il était recueilli , avant de s’enfuir et de bourlinguer dans toute l’Europe et au Moyen orient) et insiste sur le contexte de crise politique et financière dans lequel se débat le royaume après la mort du Roi Richard. De même Lady Marianne (jouée par Cate Blanchett) n’est plus la faible princesse en péril que Robin va sauver, mais une sorte d’alter ego féministe avant l’heure.
« Notre film explique qui sont le shérif de Nottingham, Marianne, son beau-père etc, affirme le producteur Brian Grazer. Il nous éclaire sur la société du nord de l’Angleterre au XIIIe siècle, ses barons, ses institutions.À la fin vous saurez tout de Robin.C’est là que notre histoire s’arrête, car chacun connaît la suite ».

Teaser
Cette étude approfondie du contexte historique n’exclut évidemment pas le spectaculaire.Cinéaste d’action, Ridley Scott s’est visiblement fait plaisir avec le budget conséquent qui lui était alloué (130 millions de dollars, 30 de plus que Gladiator). Les scènes de batailles, filmées à 12 caméras, avec des centaines de figurants en costumes, devraient faire date. Celle dans laquelle Richard Cœur de Lion repousse les Français en Normandie est déjà comparée au débarquement d’Il faut sauver le soldat Ryan.
Ce nouveau Robin des Bois devrait donc parfaitement remplir son rôle de « teaser » du 63e Festival de Cannes. Le film sortant en salles le jour de l’ouverture du Festival, les cinémas qui sont équipés pour les retransmissions par satellite pourront diffuser, en avant-programme, la cérémonie d’ouverture à partir de 19h00 en accord avec Canal Plus.Ainsi les spectateurs de Roubaix, Castres, ou Brest auront-ilsl’impression d’être sur la Croisette pour découvrir le film en même temps que les festivaliers. Une première.

Ps : la "modernisation du mythe" n’inclut apparemment pas son patronyme érroné, puisque , dans la version française, Robin Hood (Robin la Capuche) demeure Robin des Bois (Robin Wood)...