Avant de partir pour Cannes 2010, une dernière piqûre de rappel de l’édition précédente avec ses films longs comme des jours sans pain (et souvent presque aussi creux). « Mourir comme un homme », présenté à Un Certain Regard, fait partie de ces « films de festivals », dont le réalisateur, très fier de lui-même et de son travail, se regarde filmer, sans le moindre égard pour le malheureux spectateur, contraint de suivre, plus de deux heures durant, les méandres d’un scénario à peine suffisant pour meubler un court-métrage de 15 minutes.
On s’intéressera donc (ou pas puisqu’on est prévenu) aux mésaventures tragi-comiques de Tonia (Fernando Santos, par ailleurs plutôt bien), une transsexuelle, ex-vedette de cabaret, aux prises avec l’âge, son giton fugueur et un fils meurtrier, dans un Portugal indéfini et apparemment en guerre. Comme au service militaire, qu’effectue le fils de Tonia, il ne se passe rien, mais ça dure longtemps. Autant dire qu’on est à des années lumières d’Almodovar ou même de Priscilla folle du désert, subliminalement suggérés par l’affiche, et que l’endormissement guette au détour de plans séquences interminables.
La vision de l’œuvre dans son intégralité, constituera néanmoins un bon entraînement pour les séances « hardcore » du Festival, avec film Ukrainien ou Thaïlandais au programme, en descente d’open-bar clandestin, à 8 heures du matin.