Un 1er janvier au matin, le téléphone sonne. Murphy (Karl Glusman), 25 ans, se réveille entouré de sa jeune femme et de son enfant de deux ans. Il écoute son répondeur. Sur le message, la mère d’Electra (Aomi Muyock) lui demande, très inquiète, s’il n’a pas eu de nouvelle de sa fille disparue depuis longtemps. Elle craint qu’il lui soit arrivé un accident grave. Au cours d’une longue journée pluvieuse, Murphy va se retrouver seul dans son appartement à se remémorer son histoire d’amour avec Electra. Deux ans de passion très physique, contenant toutes sortes de promesses, de jeux sexuels, d’excès et d’erreurs…

Pétard mouillé de Cannes 2015, le « mélo porno » de Gaspar Noé n’a pas provoqué le scandale espéré, malgré ses scènes de sexe non simulé annoncées comme particulièrement « explicites ».Elles le sont effectivement (avec même -clou du spectacle- une éjac’ faciale en relief!), ce qui justifie son interdiction au moins de 16 ans. Une interdiction au moins de 18 ans eut même été admissible puisqu’au sexe, Noé ne peut s’empêcher d’ajouter la drogue, comme à son habitude.Mais le réalisateur franco argentin est considéré comme un « auteur » à part entière et bénéficie sans doute d’une forme d’immunité au titre de la « licence artistique ».
Contre toute attente, le film n’est pas le plus trash, ni le plus dérangeant du réalisateur d’Irreversible et d’Enter the voïd.Il est même plutôt sage et presque conformiste. Les scènes de sexe, pas particulièrement déviantes, sont remarquablement filmées (en 3D).Les jeunes comédiens, dont c’est le premier rôle, sont excellents et très agréables à regarder.On pourrait même adhérer à l’histoire d’amour si les dialogues n’étaient pas tout à fait ridicules, la voix off absolument insupportable et, surtout, s’il ne fallait pas deux heures et quatorze minutes à Gaspar Noé pour dérouler un scénario qui tient, au fond, en trois mots: mélo, porno, dodo.